Et vous, allez vous suivre le mouvement ?!Le Courrier de l'Escaut du mardi 30 janvier 2007 a écrit : Tout le monde, ou presque, a reçu un e-mail annonçant l'opération "On éteint tout le 1er février" : cinq minutes dans le noir pour le climat.
C'est sans doute le degré d'implication minimal dont nous sommes capables à l'heure actuelle, dans la société du zapping et du court terme. Il fallait quelque chose de pas compliqué, qui ne mobilise pas plus de cinq minutes et qui n'implique aucune dépense. Mais il fallait aussi un coup médiatique, c'est prévu pour ce jeudi soir.
Depuis la France, l'Alliance pour la Planète lance "un appel simple à tous les citoyens. Cinq minutes de répit pour la planète : tout le monde éteint ses veilles et lumières le 1er février 2007, entre 19h55 et 20h". Objectif : "Montrer aux quandidats aux élections présidentielles que le changement climatique est un sujet qui doit peser dans le débat politique".
Pourquoi le 1er février ? Parce que c'est précisement ce jeudi que le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (Giec), réuni à Paris en ce moment, sort son rapport actualisé sur la situation climatique mondiale.
Et ça marche. Ca galope, même. Sur internet, l'appel s'est rapidement emballé. Les blogs renvoient le message comme une balle de ping-pong, les courriels sont transmis de groupes d'amis en lieux de travail. Même les partis politiques retransmettent le communiqué de l'Alliance pour la Planète. En Belgique, c'est notamment le cas pour les sites du PS et d'Ecolo.
Pour passer la frontière entre la France et la Belgique, le message a d'ailleurs été adapté au contexte : Chez nous, il s'agit de "montrer aux candidats aux élections législatives de juin 2007 que le changement climatique...."
A quoi bon éteindre les veilles et les lumières puisque cette énergie émanant du nucléaire ne contribue pas au réchauffement climatique ? "Il s'agit surtout de créer un évênement médiatique, quelque chose de symbolique et de visible. A Paris, la Tour Eiffel va s'éteindre, ainsi que d'autres bâtiments publiques. Il y a des rassemblements avec des bougies dans d'autres grandes villes", explique à Paris le porte-parole des Amis de la Terre, membre de l'Alliance pour la Planète.
On attend donc une grande mobilisation. Combien de citoyens vont suivre l'appel à l'extinction des feux ? "C'est impossible à évaluer, parce que tout part d'un buzz", répondent les organisateurs. Pour les non-initiés, un "buzz" est une technique qui consiste à occuper tous les canaux de communication pour faire parler d'un objet. De la pub sauvage, mais pour la bonne cause en l'occurence. Le bouche-à-oreille a fait son chemin en France et en Belgique, mais aussi au Brésil, au Canada ou encore aux USA.
Sur les blogs, les réactions sont plutôt enthousiastes et nombreuses. Quelques internautes, que l'obscurité inspire, se disent qu'on aurait pu synchroniser l'Opération "Orgasme planétaire pour la paix" du 22 décembre dernier avec cette action du 1er février. "Mais tant qu'à faire, on était plus de 5 minutes..." d'autres s'interrogent "Et après ? On rallume tout et on se sera donné bonne conscience pendant 5 minutes". A vous de voir.
Quel impact sur le réseau ?
En France comme en Belgique, les gestionnaires de réseau à haute tension ont été avertis de l'opération "On éteint tout !" de ce jeudi.
Le gestionnaire français RTE (Réseau Transport Energie) suivra donc de près l'évolution de la consommation électrique ce soir-là. Quant au belge Elia, il fait savoir directement sur son site internet qu'il "prendra toutes les mesures nécessaires en cas de chute brutale de la consommation dans le réseau européen". Le département "Operational planning" veille au grain. C'est lui qui examine en temps réel les données du réseau, la consommation attendue, etc. Tout celà de quart d'heure en quart d'heure.
"On a l'habitude de prévoir l'impact de certains événements sur la consommations d'électricité", explique Lise Mulpas, porte-parole chez Elia. "Si toutes les familles belges participent à cette coupure de 5 minutes, on considère que l'impact sera de 10% sur la consommation globale d'électricité", dit-elle. Autrement dit, au lieu de consommer environ 11 000MW, les ménages en utiliseraient 1100 ou 1200 de moins que prévu initialement ce soir-là. "S'ils ne sont qu'un tiers à suivre le mouvement, alors il faut compter de 400 à 500 MW de moins ce jeudi à 20heures, en consommation instantanée. Dès lors, c'est significatif. A priori, ça va se voir. Comme on est prévenu, on sera particulièrement vigilant. Mais le réseau est conçu pour ça. C'est vraiment le genre d'évènement auquel on est prêt à faire face. Il n'y a aucune inquiétude à avoir", assure Lise Mulpas.
Moi oui, c'est évident, si non, j'en parlerais pas...
J'aimerais bien d'ailleurs faire durer ça plus que 5 minutes !