Concours de nouvelles : thème = l'amour

103e s'est émerveillée du côté artistique de l'Homme. Qu'en est-il du vôtre ? Faites partager vos oeuvres, écrites, visuelles ou auditives. <br /><font color="red">/!\Attention !/!\</font> Veillez à ne poster que vos propres créations. Lire le topic sur les droits d'auteur avant tout.

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Le sondage s’est terminé le jeu. nov. 01, 2007 1:40 pm

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diamant
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Concours de nouvelles : thème = l'amour

Message par diamant »

Je viens de recevoir par mp un nouveau thème pour faire un concours de nouvelles, donc c'est parti on rédemarre un concours :D

Thème : L'amour

Conformément à ce qui a été décidé, le concours se fera de manière anonyme, ainsi je verrouille le topic pour pas que les nouvelles soient directement postées.
Pour participer vous m'envoyer donc vos nouvelles par mp, que je mettrais donc dans ce topic. Je précise que je n'en changerai pas une ligne, pas une virgule, rien (même pas les fautes d'orthographe :p). Si jamais vous voulez y apportez des modifications, eh bien vous me renvoyez un mp ^^

Je rappelle les règles du concours de nouvelles :

- vous avez jusqu'au 17 octobre pour m'envoyer par mp vos nouvelles
- le vote durera 14 jours
- le langage sms est totalement proscrit
- la nouvelle ne doit pas excéder 4 pages sous word, police 12 en time new roman.
- le langage doit être correct
- chaque auteur ne peut présenter qu'une seule nouvelle

A la fin du concours, le pseudo du vainqueur sera révélé.
Si les autres auteurs souhaitent se faire connaître en fin de concours, il leur appartiendra de poster dans ce même topic pour révéler leur identité.


Bonne chance à tous ! :wink:
Modifié en dernier par diamant le sam. nov. 10, 2007 11:03 am, modifié 3 fois.
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diamant
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concours

Message par diamant »

=> Nouvelle n°1

LA PORTE:

Je déteste ce bruit, il m'emplit le crâne comme le bourdonnement inssaissant d'un moustique nous empêchant de dormir. Je ne peux plus supporter de rester dans ce studio, cette porte ne cesse de trembler sur ses gonds. Et comment savoir s'il est vraiment prudent que je l'ouvre. En théorie elle devrait s'ouvrir sur le studio voisin...mais existe-t'il vraiment une théorie pour les portes qui apparaissent du jour au lendemain? J'en doute...
Merci à mon travail qui comble mes semaines et mes week-end, loin de cette porte...
Merci à la Musique et à l'Ecriture qui étouffe les tremblements et les gémissements inhumains qui en émanent...
La première fois que je l'ai vu, j'étais déchiré. Mais je savais que je ne rêvais pas. J'étais allongé et, comment dire, alors que je délirait sur la lecture de la bible j'ai sentis qu'il fallait que je me lève...
Je ne comprenais pas pourquoi et celà me faisait rire. Je sentais juste cette onde noir qui emplissait toute la pièce, et je mettais sur le dos du joint que je venais de fumer. Mais lorsque j'écartais le rideau de mon petit salon que je m'étais fait, mon sourire s'évanouit. Lentement je m'approchais de la porte un barbelé encerclant mon estomac.
Inconsciemment ma main alla caresser le bois dont elle était faite. La sensation horrible de caresser la peau morte et grouillante de vers d'un défunts me donna la chair de poule. Ma main glissa glissa pourtant lentement et d'une manière incontrôlable vers la poignée. A peine eus-je effleuré le métal étrangement tiède, qu'elle se mit à trembler. Les effets de l'herbe ne m'empêchais pas de faire un bond en arrière et j'allais percuter le bureau violemment. Son coin aigu alla s'enfoncer dans le muscle tendu de ma fesse droite provocant aussitôt une horrible crampe me réveillant instantanément. Me massant doucement la fesse je continuais à fixer l'étrange porte dont les gonds grinçaient sous l'effrayant tremblement.
J'étais longuement resté ainsi, sans cesser de comtempler l'étrange phénomène, le barbelé s'enfonçant dans mon estomac et mes mains tremblantes caché au fond de mes poches. Cette envie mêlée de crainte d'ouvrir cette porte et découvrir ce qu'elle cachait me taraudant. Puis j'avais sourit, je ne peux pas dire ce qui m'étais venu à l'esprit tout au long de l'incident mais à cet instant je me suis soudain dis qu'il fallait vraiment que j'arrête l'herbe...
Seulement je ne pus plus mettre ça sur le dos du joint quand, le lendemain matin je retrouvais la même porte...au même endroit.
Comment réussir à garder sa raison alors qu'un de vos cauchemars les plus fou deviens réel et n'a de cesse de vous tourmonter tout au long de vos jours et de vos nuits...
Brûlé entre la peur de ce que vous pourriez découvrir de l'autre côté et l'envie de savoir ce qu'elle cache, ce qu'elle est.
C'est lorsque je découvris que le mur où était dessiné une forêt commençait à noirçir que je voulu partager ma frayeur. L'onde mauvaise qui semblait émaner du monde que la porte cachait, commençait à contaminer tout le mur qui la soutenait. L'atmosphère dans le studio devenait de plus en plus lourde au fil des jours. Et inlassablement le grincement des gonds et du chambranle de la porte sous les coups de ce qui atendait de l'autre côté. Mais j'avais beau inviter amis après amis, aucun jamais ne la remarqua. Seul une fois mon frère m'avoua se sentir opressé depuis quelques jours chaques fois qu'il entrait dans mon studio. Mais jamais je ne lui parlais de cette porte à quiconque ni à lui ni à personne. C'était mon démons caché. Pourquoi? Parce que je ne voulais pas m'avouer avoir perdu la raison... J'avais espéré que peut-être en l'ignorant la Porte finirait par disparaître. Comme si c'était c'était ma capacité à croire en elle qui agissait sur sa capacité à exister réellement. Pauvre espoir désespéré...Jour après jour, tremblement après tremblement, jamais même elle ne cilla.
Mais aujourd'hui la Porte ne tremble plus et un silence morne et inquiétant règne autour de moi. Petit à petit j'ai fini par m'approcher de la Porte et, assis sur le lit je finis par l'entendre. Elle émettait à présent de doux gémissement de femme, comme si quelqu'un faisait l'amour ou se masturbait de l'autre côté. Mais à mes oreilles ces petits cris langoureux avaient quelque chose de bestiale et de dégoûtant. J'imaginais très bien quelques immondes créatures en pleins ébats derrière cette porte. Le gémissement enflat soudain, se transformant en rapide petit cris sale. Puis la Porte se remit à trembler de plus en plus rapidement par de rapide et puissant coup. Le cri s'emplifia encore et encore comme au bord de l'orgasme, se plongeant dans la sonnerie aigu de l'interphone qui venait de se déclencher.
Je me levais lentement sans pouvoir quitter la Porte des yeux. A l'instant même où je décrochais le combinet, cris et tremblement cessèrent...
-David?
Mes lèvres restèrent liées l'une l'autre pendant quelques minutes sans que je puisses prononcer une parole...
-David t'es là?
-Ouais, ouais réussis-je enfin à articuler.
-C'est...c'est moi. Je peux monter?
Je mis quelques temps avant de comprendre à qui appartenait cette voix et mon coeur fit un bond de plaisir et de surprise.
-T'es bien celle que je pense que tu es?
Un long silence suivit mes paroles et tout d'abord je ne pus vraiment y croire.
-Mylène?
-Oui, c'est moi dit-elle faiblement. Et sans dire un mot de plus je lui ouvrais d''une main peu assuré. Mon coeur battait à cent à l'heure et je n'arrivait pas à m'empêcher soudain de penser, que ces gémissements provenant de la Porte avait forcément un rapport avec l'arrivée de Mylène.
J'ouvris la porte avant même qu'elle est eut le temps de monter jusqu'à mon studio. M'allumant nerveusement une cigarette je l'attendis dans le couloir. Elle baissa la tête en me voyant et alors que je croisais furtivement son regard, cette porte et ses cris et tremblements n'eurent soudains plus aucune importance. Un ange semblait soudain m'avoir rejoint...
Elle s'arrêta à mes cotés sans un mot ni un regard, et tirant bouffées sur bouffées de ma cigarette, j'attendis qu'elle daigne enfin me regarder. Ses yeux tristes plongèrent enfin dans les miens et ma langue s'en délia.
-Pourquoi? Pourquoi après tant de temps et d'insultes. Pourquoi après tout ça tu reviens? hésitais-je.
-Je...Parce que je me suis rendu compte que...ce que tu ressentais était réciproque...
Je ne réussis plus à dire mot. Imaginez que l'amour de votre vie qui vous as salis et haï après votre rupture, revienne et vous dise celà...
J'entrais dans le studio toujours sans parler et allais écraser le filtre calciné de ma cigarette dans un cendrier. Je vis en me retournant qu'elle n'avait pas bougé.
-Reste pas devant la porte "bébé" dis-je. Et je vis ses douces lèvres se tendre dans un sourire alors que ses yeux s'illuminèrent. Mais lorsque ses pieds se posèrent dans la pièce je pus presque la voir hésiter tandis que ses sourcils se froncèrent. Son regard fit le tour de mon studio, s'arrêtant très nettement devant la Porte dont elle venait de sentir l'onde. Je me demande ce qu'elle pouvais bien voir à sa place. La magnifique forêt en papier peint avait sûrement laissé place à des arbres sombres et effrayant au pied desquels poussaient sans doute quelques fleurs couleur de sang. Trop concentré sur le mur, elle ne me vit pas approcher. Je fermais doucement la porte donnant sur le couloir et fis tourner le verrou. Sans même m'en rendre compte je l'enlaçais soudain par la taille, elle sursauta comme tiré d'un rêve puis se laissa ensserrer. Elle plaqua ses fesses contre ma braguette et laissa ma joue chercher la sienne. Son dos appuyé contre mon ventre elle se laissa porter entre mes bras. Mes mains caressaient la peau nu de son ventre et remontaient délicatement vers la chaleur de ses seins. Lorsque je me permis d'en maintenir un dans ma main elle tourna la tête vers moi et ses lèvres me crièrent de les embrasser...
La Porte ne semblait plus de ce monde, je ne voulais même plus lever les yeux pour me confirmer sa présence. Je voulais juste caresser, embrasser, et plus que tous Aimer Mylène.
Elle se retourna face à moi et me tourna le dos à la Porte. Alors qu'elle me poussait lentement vers celle-ci je crus voir du noir cercler le blanc de ses yeux. Mais elle baissa aussitôt le regard et je ne pus en être sûr. Elle fit mine de soulever mon t-shirt et je l'enlèverais alors, faisant de même elle dévoila bientôt sa poitrine ferme. Elle ne tarda pas à passer sa main dans mon jean et nous furent bientôt tout deux entièrement déshabillé.
Je la soulevais et la plaquais contre la Porte qui sembla nous rendre le choc. Mylène poussa un doux gémissement alors que je pénétrais et m'enlaça de ses jambes et de ses bras. Elle acompagna en douceur mes coups de rein, laissant mes mains presser ses fesses pour accentuer le va-et-vient.
Etrangement la Porte semblait trembler en harmonie avec nos déhanchements, repoussant Mylène chaque fois un peu plus contre moi. Ses gémissements de plaisir se firent plus rapide plus sec, et je me rendis compte bientôt qu'ils se mêlaient à ceux de la Porte...
Le barbelé ensserra à nouveau mon estomac et j'en suis sûr, Mylène pouvait voir dans le blanc de mes yeux de profond cercle noir s'effacer peu à peu. Je cessais net le déhanchement mais elle ne s'arrêta pas et ouvrit les yeux. Ceux-çi étaient à présent entièrement noir, on ne distinguait ni pupille, ni iris...
Je tentais alors de l'enlever de la Porte mais Mylène semblait fondu dans celle-çi. Ses bras et ses jambes m'ensserraient tellement que je ne parvenait même plus à me dégager. Elle sourit alors et son va-et-vient incessant alors qu'elle m'obligeait à rester en elle m'exita de plus en plus. Malgré mes efforts pour sortir, sa force était colossale et je sentis l'orgasme commencer à me gonfler. Je ne pus résister à son sourire même mauvais et encore moins à son corp chaud enveloppant le mien. Je me laissais alors aller et la plaquait brutalement entre moi et la Porte. J'éjaculais sous ses doux déhanchement, mon corp pelotonné en sa tiédeur exquise...

Mylène dessera lentement son étreinte et, le souffle coupé, je la laissais poser pied à terre. Autour de ma taille restait encore la marque rouge du tendre étaux de ses jambes. Elle me sourit, et ses yeux toujours aussi sombre transpercèrent les miens. Je repris sa taille et attirais nos deux corps nus l'un vers l'autre. Ma langue s'évanouit encore et encore dans l'onde salée de sa bouche. Peu m'inportait ce qu'elle était. Je sentais que cet instant auprès d'elle serais bientôt terminé et à jamais...
Mylène répondait à mes baisers au centuple de ce que je pouvais lui donner, mon coeur s'emballait tellement que la tête m'en tourna. Allongé sur le lit, sans cesser de s'embrasser et de se caresser, les heures s'écoulèrent comme des secondes. Nous refîmes même l'amour une dernière fois. Puis, semblant de ne pas vouloir me vexer, elle me repoussa délicatement.
-Désolé dit-elle doucement. Il est temp pour moi de partir.
Je hochais la tête mais ne bougeais pas, l'esprit emplit de question.
-Tu n'es pas réelle finis-je par dire. Je veux dire...Tu n'es pas vraiment Mylène...
-Non. Je suis plus qu'un rêve mais moins qu'une réalité. Je suis imperceptible autant que perceptible...
-Je ne te comprends pas...Cette Porte...Toi qui sonne à ma porte et qui me demande si tu peux monter, ces ombres dans nos yeux et sur le papier peint...C'est quoi ce rêve...ce cauchemar...ou ce délire. je ne sais pas comment appeler ça, comment te nommer Toi!
-Appelle-moi Utopie. Appelle mon monde Utopie, appelle ce que tu as vécu ces quelques jours Utopie...
Mylène, ou Utopie comme elle se nommait elle-même, se leva du lit et je pus m'empêcher d'en contempler encore le corp nu. Elle était la copie conforme de Mylène, jusque son petit grain de beauté au début du sein gauche. Même sa manière de se tenir mains sur les hanches et de me regarder de ses sombres yeux admiratifs qui était le seul regard à me rendre fou à se point, lui était identique.
-Je te dois des explications avant de m'en aller je pense...
-Oui, j'en voudrais bien...Je ne sais pas avec qui j'ai fait l'amour, tentais-je de lui reprocher.Mais sans trop y réussir...après tout ce qu'elle m'avait offert.
-Je suis un démon David. Une sorte de démon empathique.
-Mais je n'ai rien sentis de tellement mauvais en toi!
-C'est vrai. Mais un démons n'est pas forcément mauvais tu sais. Je suis plus près de ces démons hurlant dans ta tête et te poussant à écrire que des Belzébuth, Bhââl ou autre Satan. C'est pour celà que tu ne pourras pas t'empêcher de mettre par écrit notre Utopie. Ma part d'ombre hurlera encore trop en toi...Je suis venu vers toi car j'ai sentis ta souffrance.
-Et tu as décidé de m'aider? Comme ça?
-Je t'ai donné ce que tu désirais le plus au monde, Mylène, en échange d'un présent... Tu étais d'ailleurs réticent à me l'offrir.
-Un enfant...comprenais-je soudains. Tu portes mon enfant...en toi.
-Oui. Désolé de ne pas t'en avoir demandé l'autorisation...
-Je ne peux pas t'en vouloir, dis-je. Tu m'as comblé par tes actes. Je t'aime vraiment bien comme démon, tu m'as aidéà faire taire la voix de Mylène qui me torturais encore au fond de moi. Mais je ne peux pas te laisser fuir avec "notre" enfant. Te laisser fuir à jamais sans nouvelles de lui...et de toi.
-Je me présenterais à toi le plus souvent possible.
Utopie se tourna vers la Porte qui à présent ne me semblait plus si terrifiante.
-A cette endroit, dit-elle. Juste entre ces arbres sombres sur le papier peint.
J'asquieçais me levant du lit et je me tins à ses côtés. Mais je ne pouvais me résigner à laisser partir le démons ainsi après ce que nous avions partagé. Après avoir fait l'amour deux fois ensemble et avoir continué à l'embrasser et à la caresser en sachant très bien qu'elle n'était pas Mylène...
-C'est l'heure des adieux David...
-Je...je veux bien qu'on se dise adieu...Mais pas comme si je te prenais toujours pour Mylène.Disons-nous adieux comme deux amants le feraint...Aussi différent que soit les deux races auxquelles nous appartenons...
-David, je ne sais pas si je le dois.
-Et montre-moi comment tu es vraiment...
-Je ne pense pas que tu le veuilles vraiment David. Si tu me voyais tel que je suis réellement, je ne crois pas que je t'exiterais autant que tout à l'heure...Tu sais, je ne suis rien de plus que ce cache ma Porte...
-Montre-moi et je te le dirais...
-Alors ouvre la Porte et tu verras par toi-même, me chuchota Utopie...Mais je t'aurais prévenu.
Je me tournais alors vers la Porte, déjà moins sur de moi. Cette Porte m'avait torturé plus d'une semaine, rongé par la peur de l'ouvrir. Et voilà qu'à présent si je voulais découvrir le visage de la mère de mon enfant...il me fallait l'ouvrir...
Ma main glissa à nouveau sur le bois noir dont elle était faite. Mais cette fois je ne sentis rien de plus que la texture d'un bois rugueux contre ma peau. Comme auparavant ma main atteignit la poignée tiède de la Porte. Mais aucun tremblement ne vint m'effrayer. Je tournais une dernière fois la tête en direction de Mylène, comme pour me redonner courage. En voyant Utopie au fond de ses yeux noir me fixant intensément. Je finis par me dire que ce n'était pas que pour cet enfant que je tenais à savoir ce qu'étais vraiment Utopie...
-Il est des amours et des affections qui naissent sans logique ni explication. Et c'est parfois mieux ainsi, me chuchotais-je.
Cette pensée me redonna courage, lentement la poignée tourna...Et d'un coup sec j'ouvrais la Porte toute grande. Emplissant la pièce de ténèbre dévorante. Le corp de Mylène n'était plus dans mon dos, Utopie non-plus, le rêve était finis.
-N'oublie pas nos adieux Utopie dis-je à l'encontre des Ténèbres.
Mais rien ne m'apparut...
"Je suis plus qu'un rêve et moin qu'une réalité. Je suis imperceptible autant que perceptible"
Ces quelques mots qu'Utopie avait prononcé et que je n'avais pas compris auparavant me revinrent...A présent je pensais comprendre et je tendis ma main.
Je sentis alors son contact doux et tiède, ces Ténèbres derrière la Porte semblèrent me tenir la main. Je les attirais doucement à moi et ceux-çi s'enroulèrent bientôt autour de mon corp nu. C'était Utopie...
-Mon vrai nom est Farm...Je n'aurais pas dû douter de toi David, ne m'en veux pas.
Je ne pus prononcer un mot sous cet voix sombre et chantante montant jusqu'à moi. Farm m'enveloppait à présent tout entier, tel une douce toile de soie tiède. Des lèvres semblèrent soudains peser contre les miennes et je me fis pas prier pour les embrasser. Je me laisser ainsi aller pendant quelques minutes sous la douce protection et les doux baisers de Farm...Elle se retira bientôt et les toiles de Ténèbres me désenveloppèrent. Seul ma main resta encore en suspens sur un voile noir.
-Tu avais raison me dit-elle tout bas. Il est des amours et des affections qui naissent sans logiques ni explications.
-Tu me reviendras encore comme aujourd'hui?
-Seul ton coeur et ses douleurs en déciderons. Je ne te dis pas adieu en tout cas. Mais au revoir...

Lentement, la Porte se referma, et assis sur le lit je regardais les dernières traces de Farm s'effacer en même temp que cette Porte. La forêt, à présent sombre sur le papier peint, repris ses droits. Et à l'instant même où le bouton de porte, dernier morceau à disparaître, fut-il engloutit par le mur que je sursautais. Comme m'éveillant d'un rêve troublant. Aussitôt je me levais, enfilais un caleçon et m'arma d'un crayon de papier et d'une feuille. Sans vraiment pouvoir m'arreter je commençais à écrire...
Trop concentré que j'étais, je ne remarqua pas la jeune femme s'avancer entre les arbres sur le papier peint. Elle s'assit au milieu d'un bouquet de fleur couleur de sang, son ventre bien rond couvrant un enfant fait entre un homme et une démons...


POSTFACE

En faite David n'était pas censé tomber amoureux du démon au départ. J'ai découvert ses sentiments au moment même où je l'ai écris. Mais c'est une heureuse surprise...Cette histoire m'est vraiment tombé dessus, plus j'écrivais plus je découvrais la fin. Je n'ai su quel serait quel serait la phrase de fin qu'au moment où le dernier mot fut écrit.
J'ai écris cette histoire dans une transe de neuf heures!Le premier jour 4h mais la fin me semblait baclé par la fatigue. Alors j'ai recommencé la dernière partie. C'est franchement un texte étrange je trouve...il me plait vraiment. mais bon...on va laisser (pour l'instant) ce petit démon qui reviendra sûrement encore me hanter, et allons plutôt trinquer, chanter, rire et pleurer en compagnie des quelques milliers d'autres démons à me torturer en attendant que Farm revienne...
Merci de m'avoir suivi
Et à mes prochaines folies...










=> Nouvelle n° 2

LA FEMME PARFAITE

Il est six heures du matin lorsque Paris se réveille. Après le passage des éboueurs, dans les rues bureaucrates, vendeurs, serveurs, conducteurs d’engins, commerçants, restaurateurs, libraires et autres actifs se pressent pour ne pas être en retard. Le flux humain se fait grandissant au fur et à mesure que les minutes passent. Les trains, métros et bus se voient bondés dans une bousculade perpétuelle et sans précédant : le peuple marche au rythme de celui d’un troupeau de moutons se dirigeant vers l’enclos qui leur est destiné. Halte au café du coin avant de rejoindre le bureau où s’empilent des tas de paperasses.
Tout comme ses concitoyens, voilà ce que vit Benoît Lemaître au quotidien. Et cela dure depuis plus de dix-sept ans. Toutes ces années à évoluer dans un système qui a eu pour conséquence de le conditionner aux principes d’une vie et d’une ville sans merci. Comme beaucoup d’autres, monsieur Lemaître n’en a plus conscience : il évolue dans une spirale infernale. La journée se passe au rythme des coups de téléphone et des petits tracas habituels entre un client et un autre. Midi trente, c’est l’heure du jambon beurre et demi bien frais au comptoir du troquet d’en bas, un café et ça repart. A 17 heures, Benoît Lemaître regarde sa montre. Plus qu’une demi heure et il pourra s’empresser de regagner la sortie de l’établissement, s’engouffrer dans la masse populaire, sauter dans le premier bus, puis le métro pour ne pas rater le train de dix sept heures quarante et une, quai numéro seize gare Saint-Lazare. Dans le train, durant les trois quarts d’heure qui le séparent de chez lui, il n’a d’autre choix que de somnoler. D’un ½il, il observe alors ses semblables, genre humain lobotomisé et mécanisé par le système, mais il n’entrevoit rien de tout cela : « ils sont comme moi, donc je suis eux ».
Benoît Lemaître ne perçoit plus le paysage à travers les fenêtres du train, décors empreint d’une certaine forme d’anarchisme, de singularité où murs et autres supports sont couverts de graffitis immondes sans réelles significations. Les murs des immeubles sont noirs de pollution. Une atmosphère de laquelle on s’accommode et on s’habitue, qui permet de crier au scandale sans pour cela intervenir de manière concrète. L’homme est fort à ce jeu… je critique, je dénonce, je blâme, je crache, mais je ne fais rien pour que cela change. Dix huit heures trente huit. Le train entame un ralentissement et va bientôt entrer en gare. Une horde de travailleurs formatés dans une habitude imposée s’affairent pour descendre ; une fois la machine arrêtée, ils prennent le pas de la maison. Benoît Lemaître n’échappe pas à cette règle en temps que bon citoyen conditionné. Plus que quelques minutes et il sera chez lui. Dans la cage d’escalier menant à l’ascenseur, il croise son voisin, celui de qui il dit sans cesse du mal parce que sa musique est trop forte, que son chien aboie sans cesse ou parce que les odeurs de cuisine imprégnant le couloir qui conduit à son pallier l’indisposent…

Il ouvre la porte équipée de cinq verrous et entre d’un pas ferme dans un autre monde. Un monde conçu pour lui, à son image. Il est chez lui. Plus de bruit, de bousculades, de mauvaises odeurs, plus rien. Juste lui et… sa femme. Sa femme, Adeline, l’attend langoureusement. Pas le temps de se dévêtir de son imperméable froissé, qu’elle vient l’embrasser sans lui demander si cette journée s’est bien passée. Elle connaît la sempiternelle réponse. Non, elle prend son par-dessus, l’accroche dans la penderie de l’entrée, lui porte ses pantoufles et lui demande de se délasser au salon. Là, une musique douce sur notes de piano lui permet de décompresser. Adeline, qui est vêtue de manière très sexy, mini- jupe, bas résille, petit corset de dentelle largement échancré sur sa poitrine voluptueuse, maquillage discret mais percutant, hauts talons, dresse sur la table basse une jolie nappe. Elle y dépose de petits fours préparés avec amour et apporte une bouteille de Gin. Quelques glaçons sont d’ores et déjà prêts à remplir un verre. Elle le sert tout en regardant Benoît amoureusement. Il est aux anges. Il a bien fait de la choisir, elle et pas une autre. Complètement détendu sur le canapé de velours, son odorat est assailli par des parfums fabuleux de bonne cuisine. Il entend le crépitement des aliments qui cuisent à feu doux. Son ventre gargouille d’envie. Adeline lui a encore préparé un bon petit plat comme à l’accoutumée, ça sent bon.
Pendant que sa chère et tendre dresse le couvert dans la salle à manger, Benoît Lemaître en profite pour reluquer sa douce entre deux lignes du journal du jour qu’elle lui avait délicatement posé sur le sofa. Elle est belle. Magnifiquement belle. Il faut dire que Adeline prend soin de son physique. Bain à base d’une lotion au lait de coco chaque matin, gymnastique quotidienne pour entretenir sa silhouette parfaite qui ferait frémir plus d’un mortel, et tenue de grande classe différente chaque jour. Benoît Lemaître est un homme comblé en dehors de ses heures de bureau.
Il est temps de passer à table. Le souper est prêt. Adeline se dirige vers son époux, lui prend la main, l’embrasse et le mène vers une table bien mise, une table de fête, de festin. Par personne, deux assiettes de porcelaine, deux couteaux, deux fourchettes, une petite cuillère et deux verres. Le premier est rempli d’eau de source, le deuxième d’un Saint-Esthèphe Grand Cru Classé.
Si l’on était spectateur, on dirait que Benoît Lemaître aime se faire servir. Il n’en est rien. Adeline est là pour lui, entièrement là. Elle le sert, ne cesse de lui sourire, l’écoute, le comprend, lui répond, essaie d’apporter des réponses à ses questions et des solutions à ses problèmes. Elle est parfaite. Après le dessert, représenté par une coupe de fraises au Champagne Don Pérignon recouverte d’un coulis de groseilles, Adeline sert à son bien aimé en guise de digestif un Porto Vintage millésime soixante sept, ainsi qu’un cigare importé de Cuba. Pendant que Benoît Lemaître se délecte de ces saveurs subtiles, Adeline s’estompe et laisse son époux seul, moment indispensable à chaque homme en quête de soi-même après une dure journée de labeur.

Durant ce temps, le monde hurle, des familles crient famine, des obus déferlent sur des villes, des peuples en torturent d’autres, des massacres ethniques s’effectuent, des ouragans déciment des côtes entières, des tremblements de terre enfouissent la vie des plus malheureux, un enfant de sept ans vient de se faire écraser essayant le vélo qu’il venait de se faire offrir à son anniversaire, un autre se fait abuser par son oncle tandis qu’une adolescente devient la victime d’un viol collectif dans une cage d’escalier de la banlieue nord… mais qu’importe Benoît, il ne voit ça que de derrière son écran 16/9ème dernier modèle acheté à dix mille euros, prix promotionnel chez Meublafair. Mais il a bonne conscience : à Noël dernier il a versé la somme de un euros par SMS, il ne sait plus pour quelle association d’ailleurs, mais c’était pour les enfants battus dit-il à ses amis…
Adeline se trouve à présent dans la salle d’eau. Elle se glisse dans un bain couvert de mousse aux senteurs d’hamamélis et de pêche. Elle couvre sa peau douce, comme celle d’une pomme verte que l’on vient cueillir dans un verger, d’un élixir de rosée du matin. Elle enduit son corps d’huile de vanille, puis se rince à l’eau tiède. Elle vernit les ongles de ses pieds et de ses doigts d’un vernis couleur Terre de Sienne. Elle borde ensuite ses paupières d’une poudre dorée. Ses cheveux sont tirés vers l’arrière finissant par un chignon digne d’une ½uvre d’art, laissant apparaître son large front intelligent et sa nuque veloutée et désireuse de se faire caresser. Son doux parfum est composé de pétales de rose, d’écorces d’orange, de brins de lavande et de nectar de jonquilles. Elle revêt une tunique légère et transparente laissant deviner la naissance de ses seins qui pointent vers une destinée où tous les Dieux se mettraient à genoux devant elle. Son sexe, toison brune et discrète reste subjective derrière le voile. Pieds nus, elle se dirige alors vers le salon où Benoît Lemaître n’attend plus que se livre son corps empreint de désir. L’érotisme est poussé à son paroxysme. Nul besoin de dire mot, Adeline sait ce dont a besoin son tendre époux. Elle s’affaire de son mieux et comble de manière instantanée l’homme pour qui elle existe. A elle seule elle pourrait écrire une nouvelle édition du Kamasutra ! Benoît Lemaître n’en est que comblé. Ils font l’amour. Leurs deux corps ne sont guidés que par Adeline qui semble tout connaître du sujet. Elle est douée. Adeline aime se livrer. Adeline aime donner sans pour cela recevoir. Adeline n’a vraiment rien à envier aux autres.

Benoît Lemaître, en bon citoyen lobotomisé se laisse faire. Dans ce monde on sait recevoir… donner reste difficile, cela n’existe plus et n’effleure pas son esprit. Benoît Lemaître est intolérant, imbu de sa personne, égoïste, prétentieux, personnel, psychologiquement défaillant, victime d’un système qu’il s’autorise à aimer, mais pas jaloux, et pour cause…
L’étreinte est finie. Benoît Lemaître dans un soupir que rien ne peut perturber, ferme les yeux. Adeline lui allume une cigarette, lui sert un verre, le dorlote, lui dit qu’elle l’aime pour la vie, que c’était merveilleux et qu’elle n’a jamais connu cela auparavant. Lui, empoigne la télécommande et rallume la télé. Il a l’habitude. Le match de ce soir oppose le tenant du titre à l’équipe qui tient la seconde place. C’est un match capital. Adeline n’a qu’à se taire à présent. Devant une horde de supporters déchaînés et ahuris brandissant des banderoles à l’effigie de leur joueur préféré, Benoît Lemaître se délecte de l’attitude de ses semblables au comportement hostile envers des êtres issus de la même terre originelle. Benoît Lemaître a oublié, ou ne sait pas, ne sait plus, que nous appartenons tous au même monde. Mais lui est pour les bleus !
Adeline compatie et lève elle aussi les mains au ciel lorsque les bleus marquent un but. Elle doit aimer le football, elle est la femme de Benoît Lemaître. Celui-ci s’en réjouit mais c’est pour cela qu’il a choisi Adeline, sinon c’est une autre qu’il aurait remarqué.
Il est tard, le match se termine sur le score de trois buts à deux pour les bleus. Benoît Lemaître est content. Il est temps d’aller dormir pour recommencer demain le même scénario. En parfait égoïste il veut dormir seul, avec ses idées et lui même. Il se dirige vers Adeline, lui demande de se tourner, lui dégrafe son corsage, ouvre une petite trappe située sous l’omoplate gauche et active la fonction Off… Adeline n’est qu’un robot, elle doit s’effectuer aux désirs de celui qui l’a acheté, même si elle était en promotion. Nous sommes en 2099. La femme parfaite n’existe toujours pas.















=> Nouvelle n°3
LE SYNDROME D'ORPHEE

Juillet 2006. Capote baissée, Je dévore les kilomètres qui me séparent encore des plages du midi.

Je ? Non, « Je », c'était le plan initial, jusqu'à ce que je rencontre cette superbe blonde aux yeux d'opale. Elle faisait du stop Porte dorée, son petit écriteau délicieux de fraîcheur dans ses mains, juste en dessous de sa généreuse poitrine. Elle y avait écrit, le plus simplement possible « Destination : Le paradis ». Dès que je l'ai vue, j'étais arrivé à destination. A sa destination. J'avais trouvé mon paradis, ma vie commençait vraiment ce jour précis et j'étais bien décidé à mener cet ange à bon port, au delà de ses rêves les plus fous. Je me souviens cependant que ce qui m'a le plus frappé quand je l'ai vue n'était même pas son physique irréprochable, mais un petit quelque chose de plus d'indescriptible. C'était elle.

La circulation est fluide. Étonnement fluide pour un week-end de départ en vacances sur l'autoroute du soleil. J'en profite pour porter un instant mon regard sur cette fille assise à mes cotés qui obnubile mon esprit. Nous avons peu parlé. Que dire d'ailleurs quand on rencontre l'être que l'on a toujours attendu ? Je me suis contenté de lui demander son nom. Elle s'appelait Céline Prado, 20 ans, étudiante à la Sorbonne.

Mon regard balaye son corps de déesse. Cheveux d'or, yeux à en damner un saint, bouche…
Bouche déformée par l'angoisse… Elle hurle un « David, Attention ! ! ! » à s'en déchirer les cordes vocales.
Mes yeux zappent illico sur la route devant moi. Un camion roulant à contre sens arrive à toute blinde sur nous. Je suis tétanisé de peur. Je ne sais même plus si ma voiture à des freins. Je n'ai pas vraiment le temps de me poser la question : en une fraction de seconde, c'est le choc.

Impact. Je sombre dans un puits de ténèbres.

Nuit.
Réveil. Il se passe quelque chose, mais je ne saurais dire quoi.
Douleur. Douleur insoutenable.
Re-nuit.
Des voix, mais pas de lumière. Soit la mort n'est pas ce qu'on en dit, pas de lumière au bout du tunnel… soit je ne suis pas mort.
Rien de bien clair. Re-re-nuit.

Et puis soudain, je me réveille pour de bon. Retour dans le monde conscient. Ma première pensée lucide va à Céline. Retrouver Céline.
J'ai mal un peu partout, mais sans commune mesure avec ce à quoi je pouvais m'attendre après l'accident. J'espère que Céline s'en est tirée aussi bien que moi. Je crois qu'on a eu plus de peur que de mal.
J'ouvre les yeux. Un plafond blanc éclairé par la lumière blafarde d'un tube fluorescent. Soit les architectes du paradis ont un double des plans d'un hôpital ou bien je suis réellement dans un hôpital.
Je suis visiblement couché. L'hypothèse de l'hôpital se confirme.
Je tourne la tête sur ma gauche. Un lit d'hôpital classique, mais inoccupé. Je croyais pourtant que l'on manquait de lits en France.
Je me rends compte qu'un plateau repas est disposé à portée de ce lit, et même que ce dernier est largement entamé. Visiblement, je ne dois être seul dans ma chambre que depuis peu.
Mais où suis je ?

Je me lève. Doucement. Visiblement j'ai du rester couché longtemps.

Mon regard balaye à présent l'intégralité de ma chambre. Il y a une télé et une fenêtre à coté du lit inoccupé. Lentement – je ne peux pas aller plus vite, une douleur lancinante dans les jambes vient me rappeler mes aventures autoroutières – je m'avance vers la fenêtre. La lumière qui en émane m'éblouit un instant, mais très vite le spectacle du monde extérieur se dévoile à mes yeux. Je suis de retour à Paris, je reconnais bien ma ville, à deux détails près :
1) J'ai eu mon accident en juillet et là la ville est sous la neige. Combien de temps suis je resté couché ?
2) Il n'y a personne dans les rues. Aucune voiture, aucun vélo, aucun piéton.

- Ho, qu'est ce qui se passe ?
Je me parle à moi même, dans une ville habituellement grouillante de monde, à présent froide et comme morte. Où suis-je ? Quand suis-je ?

La télévision. Il faut que je vois ce qui se passe. Je trouve la télécommande posée à coté du lit vide, j'allume. Première chaine : Un documentaire animalier. Un vol de perdrix. Soudain, l'un des oiseaux tombe. Contre champ sur un décor de nature… aucun commentaire, juste les bruits de la forêt.

Je zappe. Deuxième chaîne. Une série américaine. Enfin elle doit être américaine au vu des effets spéciaux mis en oeuvre. On y voit une course de voiture sans aucun occupant à bord des véhicules. Encore un truc de Science-fiction sans doute.

Troisième chaîne : L'assemblée nationale… encore plus vide qu'à l'accoutumée. Personne sur les bancs du palais Bourbon. Vive la démocratie ! Je contemple un instant ahuri une série de plans successifs sur des sièges vides suivis d'un long panoramique sur une chambre déserte. Et aucun son…

Quatrième chaîne : La météo. Neige le matin, pluies l'après-midi, mais aucun présentateur. La pin-up de la météo n'aurait-elle plus été jugée « bankable » ?

Mais que ce passe t'il ? Où sont passés les chasseurs, les acteurs, les députés, les pin-up et … les parisiens ?

Je me retourne. Mon regard est attiré par le bouton d'appel d'urgence. J'appuie. Infirmière !
J'attends. Une minute, deux minutes, cinq minutes, dix minutes, une demi heure. Personne ne vient. Je repense à Céline. Je ferme les yeux, je la revois comme si je l'avais quittée il n'y a que quelques instants.

Je me décide à sortir de ma chambre. Lentement, en boitant, je pénètre dans les couloirs de l'hôpital. Je m'imaginais ces couloirs pleins d'agitation, comme dans les séries médicales, mais là, c'est un couloir vide baigné dans un silence de mort qui m'attend.
- Ho, y a quelqu'un ? Y a t'il une personne qui m'entende ici ? YA QUELQU'UN ?
Seul l'écho de ma voix me répond.

Je me dirige vers une autre chambre. Deux lits. Vides.
Je pénètre dans une seconde, une troisième, une quatrième… toutes vides.
- MAIS OU ETES VOUS ? ! ?
Dans l'une des chambres, je vois même une télévision encore allumée. La même série de SF américaine. Cette fois-ci, l'action se situe dans un commissariat fantôme où les portes s'ouvrent sans que quiconque n'apparaisse à l'écran.
Je suis seul au monde. Céline, où es-tu ? ! ? Je veux bien que tous les autres aient disparus, mais PAS CELINE !

Je continue mon exploration du couloir. J'arrive devant le local des infirmières. Vide. Sans surprise dirais-je même.
Plein d'hypothèses se bousculent dans ma tête. Je me passe la main devant les yeux : je la vois bien, je ne suis donc pas devenu aveugle. Mais alors où sont passés les autres ?
Guerre mondiale ? L'hôpital serait plein de blessés !
Attaque nucléaire ayant fait fuir tout le monde dans des abris sous-terrains, sauf moi qui aurait été oublié sur mon lit ? Impossible : une attaque nucléaire aurait réduit à néant le circuit d'alimentation électrique, or les lampes fonctionnent bien. Chimique ou bactériologique alors ? Non : Il y aurait des gens ici, au moins des morts. Mais pas rien.
Je me surprends à envisager l'impossible. Mondes parallèles, extra-terrestres…
JE SUIS DANS LA QUATRIEME DIMENSION !

En face du local des infirmières se trouve l'ascenseur. En parfait état de marche.
Je l'emprunte, direction le rez-de-chaussée. Les portes s'ouvrent. Tout est propre, mais toujours personne.

Des journaux sont disposés dans l'entrée. Je m'empare de l'édition du jour du Parisien. Nous sommes le 12 Février 2007. Huit mois…
Je me plonge dans les articles. Terrorisme, scandales, … mais un détail attire immédiatement mon attention : la où, se basant sur la structure des phrases, un nom devait apparaître, se trouve un blanc. Et puis il y a aussi les photos. On y voit notamment dans les pages sportives un stade de foot… sans aucun joueur.
- AU SECOURS ! Qu'est ce qui m'arrive ! ! !
Je deviens fou. Je hurle comme un fou.
Je hurle dans le vide.

J'explore encore le rez-de-chaussée de l'hôpital, mais sans guère d'espoir. Personne. Si seulement Céline était à mes cotés dans cette épreuve. Céline…
- CE-LIIIIIIIIII-NNNEEEEE !
Je crie, je hurle, je m'époumone, j'ai mal à la gorge… et c'est tout.

Je sors de l'hôpital. Dans la rue déserte, je vois l'enseigne d'un cybercafé de l'autre coté de la rue. Je pénètre dans l'établissement. Vide. Je m'installe au clavier d'un ordinateur. Au moins l'informatique semble fonctionner.
Je suis sur la page de mon moteur de recherche favori. Mais que chercher ?
Soudain, mes doigts s'agitent comme mus par un instinct remontant à l'aube des temps. Je tape « Céline Prado » . 8 millisecondes plus tard, la réponse tombe. Un lien vers le blog des élèves de la Sorbonne. Je clic.

« A notre copine Céline Prado, morte le samedi 8 Juillet 2006 dans un terrible accident de voiture…le conducteur a été transporté à l'hôpital Saint Antoine dans un état jugé critique ».
Tout s'effondre.
Céline est morte. Morte. Définitivement morte.

Ma vie est fichue. Je hurle à nouveau sans plus même avoir le sentiment de déranger quiconque. Je suis seul au monde. J'ai connu l'amour une heure, je connaîtrai la solitude éternelle. Accablé de chagrin, je ne remarque même pas que sur le blog des étudiants, les photos illustrant les différents articles sont vides de tout individu à l'exception de Céline, cette dernière y arbore même parfois un grand sourire comme dirigé vers une personne qui n'apparaît pas sur la photographie.
Je sens les larmes monter, je pleure à chaudes larmes la disparition de Céline, MA Céline, la seule, l'unique…

Noyé dans mon chagrin, je n'entends même pas les pas qui se dirigent à vive allure vers moi. Un médecin et deux infirmiers pénétraient à ce moment précis dans le cybercafé.
- Vite, Vince, va chercher Karine, il est là, je m'occupe de lui avec Dan.
Je n'entends pas leur conversation. Je ne les vois pas venir.
- Monsieur Perret… David Perret, qu'est ce qui vous a pris de sortir de votre chambre et de…
Je n'entends toujours pas.
L'infirmier qui accompagne le médecin pose alors sa main sur son épaule, d'une manière presque paternaliste, et là, à sa grande surprise, sa main traverse littéralement mon corps, sans que je ne remarque quoi que ce soit.
Les clients du cybercafés qui assistent à la scène poussent en coeur un cri d'étonnement. Mais celui ci, je ne l'entends pas non plus, comme je n'entends pas non plus la discussion entre le médecin et l'infirmier :
- Mon dieu, fait le médecin, c'est un Orphée.
- Un quoi ? fait l'infirmier…
- Un Orphée… vous n'avez jamais entendu parler du syndrome d'Orphée ?
- Non.
- C'est une pathologie très rare, pas plus de trois ou quatre cas répertoriés à travers le monde. elle serait liée à l'impossibilité de faire le deuil d'un être cher. C'est comme si la structure même de l'espace-temps informait ces gens de cette perte et faisait basculer dans le néant ces malheureux qui auraient connu un amour si intense que plus rien dans la vie ne pourrait avoir une quelconque saveur une fois cet amour perdu. Tout ce qui est vivant semble comme disparaître de leur univers, comme eux disparaissent du nôtre.
L'infirmier ferme un instant les yeux.
- C'est bien lui qui était avec la fille dans l'accident ?
Le médecin hoche affirmativement de la tête.
- Mon dieu… et il n'y a pas de remède à cela ?
- Aucun à ma connaissance. Il y a un professeur américain qui s'est occupé d'un cas de ce genre dans les années 70. Il croyait que seul un coup de foudre encore plus fort que le premier pouvait ramener un Orphée dans notre espace-temps, qu'un Orphée verrait au delà des barrières dimensionnelles un vrai amour… mais malgré tout ses efforts, il n'est jamais parvenu à ramener son patient dans notre monde et par là même à valider sa théorie…

Soudain, un son. J'entends quelque chose de vivant. Des pas… et une voix féminine.
- Vous m'avez demandée ?
- Oui Karine,…
Je me retourne.
Elle est brune, un cou de cygne, de grands yeux verts avec une tache brune au centre. Elle est infirmière à l'hôpital Saint-Antoine, elle s'appelle Karine.
Je la vois. Elle a un petit quelque chose de plus d'indescriptible. C'est elle.
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diamant
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Message par diamant »

Félicitation à l'auteur de la nouvelle n°3 : Béatrice Chaffanoux :)

:ola:
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Béatrice Chaffanoux
Oeuf éclos
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Message par Béatrice Chaffanoux »

Merci à tous ceux qui ont voté pour moi !

Bravo à mes deux concurrent(e)s aussi, ils ou elles n'ont pas démérité.

BC
Rajouter des rayons au rayons du soleil
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