Ma première nouvelle !

103e s'est émerveillée du côté artistique de l'Homme. Qu'en est-il du vôtre ? Faites partager vos oeuvres, écrites, visuelles ou auditives. <br /><font color="red">/!\Attention !/!\</font> Veillez à ne poster que vos propres créations. Lire le topic sur les droits d'auteur avant tout.

Modérateurs : Modos, Admin

Répondre
mklvntwr84
Fourmi éleveuse
Messages : 245
Enregistré le : mar. avr. 15, 2008 4:42 pm
Localisation : Vaucluse (bientôt les States !)
Contact :

Ma première nouvelle !

Message par mklvntwr84 »

Voici ma toute première nouvelle aboutie. Elle n'est pas très longue mais est un condensé de bizarreries. Donnez moi votre avis ! Dites mois s'il ya des incohérences, des approximations, des erreurs ou du mauvais goût...
Je vous préviens c'est très fantaisiste et très werberien. Mais si vous faites l'effort de la lire je vous en serais très reconnaissant, car j'aimerais un avis différent du mien. C'est difficile de juger sa propre écriture.
Merci d'avance pour les courageux !

Le passé n’existe plus
NOUVELLE
PAR JEAN B*******
(j'ai censuré mon nom, confidentialité oblige^^, ndlr)



Et quand ce matin-là, je me suis réveillé avec une sorte de sensation bizarre, vous vous doutez bien que je n’y ai rien compris du tout.
C’est vrai que les gens étaient affolés. Certains couraient partout, d’autres se suicidaient en se tirant une balle dans la tête au petit matin devant les yeux ébahis de leurs enfants ou en se déchirant le ventre à coups de cutter. D’autres encore violaient leur fille, tuaient leur conjoint ou brûlaient leur maison. Moi j’ai éclaté de rire et je ne me suis pas rendormi. Je voulais voir ça.
Le fait que le passé n’existait plus troublait bien du monde. Je suis sorti en pyjama dans la rue et j’ai vu mon patron fusiller toute sa famille contre le mur de la librairie.
Ce qui est bizarre me fait rire, c’est la vie. Mais je n’avais toujours pas compris à quoi ressemblait cette chose bizarre, je sentais bien qu’il se passait quelque chose, mais avant mon café, je n’ai pas les idées très claires alors on peut dire que je ne pouvais pas très bien discerner. Je suis rentré dans ma maison et j’ai couru à la cuisine. Ma femme s’était pendue. Ironie douloureuse, la corde qu’elle s’était passée au cou était la ficelle que j’avais achetée la veille pour super cher à Brico Malin. Et allez, quatre euros de gaspillés ! C’est vrai que quand je la vis pendre au-dessus de la table de la cuisine, je ris un peu moins. Mais mon fou rire reprit de plus belle quand j’entendis le dernier coup de fusil de mon boss qui devait parachever l’exécution générale par une balle dans sa petite tête chauve.
J’engloutis mon café en essayant de ne pas trop penser à mon épouse qui je crois étais encore un peu vivante puisqu’elle se tortillait dans tous les sens, et j’eus une lueur de révélation :
Le passé n’existe plus.
Qu’est-ce que cela signifie, le passé n’existe plus ? Rien. C’est une évidence, non ? On vit dans le présent, ce qui est passé est passé, Napoléon n’existe plus, le nazisme n’existe plus, c’est du passé tout ça, non ? Donc cela n’existe plus.
Mais là c’était autre chose. Le passé n’existait plus, autrement dit Napoléon n’avait jamais existé, et le nazisme encore moins. C’est pas si mal, me direz-vous. Chouette alors, table rase sur : le massacre des chrétiens aux premiers siècles, les guerres de religion, les génocides, Hitler, Staline, okay, okay, d’accord. C’est cool. Mais table rase aussi sur toute l’Histoire de l’art, sur toute la littérature, sur Gandhi, sur Martin Luther King, sur Paris libérée, sur les années folles, et j’en passe des meilleures. Le passé n’existait plus. Plus rien.
Oh, ce n’est pas que les livres, les œuvres d’art, tout ce qui se rapporte au passé, quoi, n’existait plus… Tout cela n’avait pas disparu. Mais ce n’était que les conséquences du passé ; là, tout cela n’avait plus aucun sens. Les œuvres de Michel-Ange étaient des gribouillages anonymes. Les livres de Jules Verne étaient des contes débiles qui n’avaient ni queue ni tête. Les photos du Général de Gaulle dans le salon de tout franchouillard patriote ressemblaient à des portraits d’un inconnu sans importance déguisé en militaire. Les trophées de Papy Untel sur la cheminée, ramenés de ses parties de chasse dans la brousse quarante ans auparavant, n’étaient que des morceaux dégueulasses d’animaux mutilés pour rien. Bref, tous ces vestiges du passé n’avaient plus aucun sens, puisque le passé n’existait plus.
Moi aussi, j’étais troublé, quand même, quand l’idée fulgurante de l’inexistence du passé me vint à l’esprit comme un météorite monstrueux frappant de plein fouet une planète innocente. Je pensai tout d’abord à me suicider, puis je me reprit : maintenant que je n’avais plus ni patron ni femme, passé ou pas, j’étais libre. Le passé pouvait disparaître quand il voulait, je faisais ce que je voulais. J’allai m’habiller, et en passant devant la chambre de Théo, mon fils, je remarquai que lui avait choisi de s’étouffer lui-même avec son oreiller. A 13 ans, il avait déjà une créativité poussée ! Mais bon, je crois qu’il n’eut plus trop l’occasion de le prouver : il était mort.
Après m’être habillé, j’éclatai de rire devant la photo de mon grand-père accroché au mur. « C’est bien, les Bahamas ? », demandai-je au cadre en me marrant. Si certains se laminaient le ventre pour ça, moi je préférais rire. Pour submerger les sensations premières qui m’envahissaient mais qui n’avaient pas le temps d’émerger.
Faire ce que je voulais. Plus de femme, plus de patron, plus de gosse : le bonheur. Mais j’y pensai : ils n’avaient jamais existé eux non plus. C’était du passé, et leurs cadavres étaient des pantins sans histoire. Alors pourquoi me troubler ? On ne va pas pleurer quelqu’un qui n’a jamais existé.
Je sortis de chez moi et le carnage n’avait pas ralenti, dehors. Des montagnes de cadavres de gens qui n’avaient jamais existé s’amoncelaient sur les trottoirs étroits de ma rue ; au milieu passaient des voitures dont les conducteurs faisaient exprès de se rentrer dedans. J’entendis une cloche ; c’était l’église qui sonnait. Je levai la tête vers le clocher pas si lointain, et je vis le curé du village sauter en se signant. Un « splatch » resplendissant se fit entendre et je devinai qu’il ne devait pas en rester grand-chose. Ce n’est pas si grave ; il n’a pas existé, il n’a pas sonné de cloche, il n’a pas sauté non plus. Dieu lui pardonnera.
Je me rendis chez mon ami Yvan et sonnai à la porte. Il vint m’ouvrir ; il était en train de découper sa femme en morceaux, femme qui n’avait jamais existé – et pourtant elle avait été ma maîtresse, et pourtant non, c’est ridicule, elle n’a jamais été ma maîtresse, elle n’a jamais été la femme d’Yvan non plus, alors je n’ai pas trahi mon ami, c’est bien, ça. D’ailleurs comment aurais-je pu trahir Yvan ? Je n’existais pas, et lui non plus, avant cette rencontre. Il ne me reconnut pas et moi non plus. Donc il se suicida devant moi : tout d’abord il se creva les yeux avec son Laguiole doré. Puis il se mutila tous les doigts de la main gauche et se planta plusieurs fois le couteau dans le bras. Il se sectionna les parties génitales dans un amas de sang gigantesque. Enfin, il se planta le couteau dans le cœur pour ne plus jamais exister. Et moi ?
Je riais. A gorge déployée.
Je rentrai dans sa maison et je vis ma maîtresse qui n’avait jamais existé en mille morceaux sur la table du salon. Le rire ne s’estompa pas de ma bouche. Il repartit plutôt de plus belle. Comme si, plus les choses étaient horribles, plus elles étaient drôles. Et c’était presque ça. J’explorai la maison de celui qui n’avait jamais été mon ami, normal, comment pouvais-je avoir un ami qui n’existait pas, et je découvris des photographies avec des vieux qui ne venaient de nulle part, qui visiblement étaient morts donc inexistants. Je passai dans le salon, et, en essayant de calmer mon rire, j’allumai la télévision. Le spectacle était sympa.
Devant la caméra posée sur un muret, on voyait tous les journalistes et les envoyés spéciaux se battre entre eux – visiblement, quand le passé se mit à ne plus exister, ils faisaient un reportage en direct dans une rue de Paris. Déjà, l’ingénieur son était raide mort (il pissait le sang de la tête), et je me demandais bien comment ils avaient réussi à tourner leur reportage sans ingénieur son, et d’ailleurs quel reportage ? Ils n’ont jamais tourné de reportage. Et qui « ils » ? Pas les cadavres inexistants que je voie sur mon écran, c’est impossible, voyons.
J’éteignis la télé et sortis de la maison qui n’avait appartenu à personne. D’ailleurs elle à qui cette maison ? me demandai-je. Je ne fis même pas attention au cadavre sans histoire qui gisait dans l’entrée dans une marre de sang.
Une fois dehors, je me rendis vers la mairie afin de savoir ce qui se passait. Sur le chemin : macchabées semblables au néant, flopées de sang venant de ce néant, cris, pleurs, coups de feu. Le passé est-il si important que cela ? Je traversai les deux rues où il y avait une plaque « Alphonse Daudet » et l’autre « Emile Zola » (c’est qui ces deux-là ? Des chanteurs ?) mais me demandai pourquoi j’allai dans ces rues-là, et pourquoi je marchai. Je vais où comme ça ? Vaut mieux que je reste ici, en plus je n’ai même pas de domicile. Je m’assis sur le trottoir et attendis.
Les trois heures qui suivirent passèrent en l’espace d’un instant à peine. Le temps était raccourci, détruit même, alors je renaissais à chaque seconde écoulée et redécouvrais la petite rue informe où je m’étais installé. A un moment, je ne saurais pas dire lequel, un homme (mais enfin était-ce un homme ? Et qu’est-ce qu’un homme ?) déboula dans la rue où je me trouvais et cria : « Simon ! Simon ! ». Je me levai et regardai l’homme. Je ne pouvais plus parler, j’avais même oublié que j’avais une bouche et des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Je ne pus que m’évanouir.
Je pense que je me suis réveillé une heure plus tard, mais je ne pourrais pas l’assurer. Je ne me souvenais de rien, c’est vrai ça, et puis il y avait quoi à se souvenir ? Rien. Et je vis un homme au-dessus de mes yeux prononcer deux syllabes. La sensation d’ouïr me parut incroyablement étrange. Au début j’entendis : « Chumoin ». Je ne pensai pas que cela ne voulait rien dire, mais je répétai : « Chumoin ». Et je me mis à rire, comme un bébé. Qui vient de naître.
L’homme répéta : « Chiumon ». Et je répétai le mot. Puis la dernière fois : « Simon ». Je répétai, gai, et je riais, je riais, je tapais des mains, mais j’avais faim alors je me mis à pleurer. Pleurer, pleurer tant que je le pouvais. Sans en avoir conscience, et sans avoir conscience que le type au-dessus était mon père.
Je me regardai les mains. Elles étaient velues. Mon corps était celui d’un homme de 34 ans. L’âge que j’avais ce jour-là. Mais je riais et le rire se mélangeait aux larmes, les larmes se blottissaient dans le coin de mes premières rides. J’essayai de me lever mais je dégringolai du lit et je fis trois roulés-boulés sur un carrelage froid (mais bien sûr, je ne savais pas ce qu’était un lit, ni un roulé-boulé, ni un carrelage). Je pleurai de plus belle, réclamant ma bouffe inconsciemment. Puis l’homme apporta une assiette (hsxnci ?), une fourchette (guqh ?) et dans l’assiette des épinards (ljdiohaug ????). Aucune idée de ce que c’était. Il posa l’assiette sur le lit et prononça en gros les syllabes : « On-ieu-on-fis-tu-t-fé-al ? » ce qui je pense voulais dire « Mon Dieu mon fils, tu t’es fait mal ? », avec le recul, bien sûr. Il me prit à pleins bras et me remonta non sans difficulté sur le lit. Il me posa l’assiette devant le nez. « Ien-sé-our-toi ». (« Tiens c’est pour toi », il me semble, non ?). Je bavai et me mit à rire. J’avalai des larmes salées au passage.
Je pris la fourchette et la lui lança au visage. Il l’évita de justesse. Je renversai l’assiette sur le lit et me mit à gémir de plus belle. L’homme me regarda et pleura lui aussi. Mais pas d’un pleurnichement criard et insupportable comme moi, qui ne m’en rendait cependant pas compte. D’un sanglot discret, pudique, agrémenté d’une ou deux larmes décentes qu’il essuya vite du coin de sa main.
L’effet fut immédiat. Je m’arrêtai de chialer sur le champ. Et je l’observai. Comme j’avais un esprit de gamin, de bébé qui n’a pas de passé, je ne comprenais pas quelle était cette créature qui m’amenait des rondelles blanches avec des tas gluants et des objets pointus dessus. Et maintenant, elle pleurait.
Ce que je vais vous raconter maintenant, je m’en rendis compte bien plus tard. Mais comme c’est dans le fil de mon récit, je le place ici.
L’homme se mit à parler. Je ne comprenais rien, mais maintenant j’ai compris. Voici en gros son discours, du début à la fin.
« Tu sais, en ville, ils sont tous comme toi, mon fils. Ils ont tous perdu la mémoire. J’ai demandé à l’un d’eux pourquoi ils se suicidaient tous, et il m’a répondu juste avant de sauter du pont de l’Alma : ‘Nous n’avons plus de passé, donc pourquoi vivre ?’. Et moi je n’ai rien compris. Je pensais que c’était un virus, une espèce d’épidémie dépressive qui vous forçait tous à délirer. Mais je me suis rendu compte que pour moi non plus le passé n’existait plus. C’est étrange à dire, mais en effet, à cette heure, le passé n’a jamais été. C’est tout à fait clair dans mon esprit. Et pourtant, je ne délire pas, je ne tue pas, je ne me suicide pas. Pourquoi ? Je me suis posé la question pendant que j’attendais que tu te réveilles. Et j’ai compris.
« Je ne te l’ai jamais dit, Simon, mais mon père, ton grand-père, est mort à Auschwitz. J’avais onze ans à l’époque. Mais je n’étais pas con. Quand ma mère m’a dit que papa ‘était parti’, je crois que j’ai tout de suite compris. Plus tard, le jour de mes quinze ans, elle m’a avoué la vérité. Mais je le savais déjà. Je t’ai dis qu’il vivait aux Bahamas, et qu’il était sûrement mort aujourd’hui. Je t’ai menti. Il a été la énième victime du nazisme. Il a comme tous les autres été gazé, il a subi les humiliations quotidiennes, et aujourd’hui les gens chialent parce qu’ils n’ont plus de passé ? C’est ridicule. Si l’un d’entre eux avait vécu ne serait-ce qu’un dixième de ce que mon père à subi, il en serait mort de douleur, de peur ou de honte. Ou les trois. Tous les soirs depuis que j’ai onze ans, je pleure dans mon lit et je prie Dieu, en lui demandant pourquoi il s’est passé cette chose. Il ne m’a jamais répondu, mais je ne perds pas espoir. Je continue de pleurer et de prier. C’est sûrement pour ça aussi que ta mère est partie. Elle en avait marre d’essuyer mes larmes.
« Alors, tu sais, le passé, je suis quasiment heureux qu’il n’existe plus, malgré toutes les bonnes choses qu’il a engendré. Mais une blessure comme celle-là recouvre toutes les douceurs de ce monde. C’est une plaie béante, mon fils. Et qui est loin d’être cicatrisée. Il ne se passe pas une heure sans qu’une pensée ne s’échappe vers mon père et son destin tragique. Pas un jour où je voudrais tuer tous ces fainéants qui vont manifester dans la rue parce qu’ils n’ont pas de tickets resto ou parce que les locaux sont trop vétustes. Eux travaillent dans des bureaux de vingt mètres carrés et ils sont à trois. A Auschwitz, ils étaient vingt dans trois mètres carrés. Et ils ne se plaignaient pas, ils savaient qu’ils ne pouvaient rien y faire.
« J’espère que tu n’as tué personne. Je crois que ta capacité de détachement par rapport aux choses t’a permis de tenir encore debout quelques heures, et puis après je pense que tu t’es écroulé dans cette rue où je t’ai trouvé. Mais c’est le carnage en ville ; je crois que plus personne n’est vivant. J’ai crié partout, j’ai appelé, la ville est maintenant morte, les cadavres s’empilent, le sang coule dans les plaques d’égouts. Yvan est mort aussi. J’ai également retrouvé le facteur transpercé de trois balles, et ton patron, ce foutu Duval, s’est suicidé après avoir trucidé toute sa famille.
« Il n’y a plus rien à la télé. Des grésillements, de temps en temps un retour d’images d’un plateau télé où le présentateur s’est planté un couteau dans la gorge. La radio n’émet plus. J’ai bien peur qu’il ne reste plus grand monde à Paris. Le passé en moins, l’homme n’est plus grand-chose, il faut le reconnaître.
« Et puis c’est une chance que je t’ai retrouvé. Je commençais à désespérer, tu sais. Si je ne t’avais pas vu sur le trottoir, j’aurais fait comme tous les autres : je me serais pendu ou j’aurais sauté d’un pont. Les hommes ne peuvent pas vivre sans passé, et moi je ne peux pas vivre sans ma famille. Et ma famille, c’est toi.
« Au fait, je suis passé chez toi. J’ai vu Léa dans la cuisine. Et Théo dans sa chambre. Je les enterrés tous les deux dans le jardin. Cela a du faire un choc, ce matin, quand tu les as découverts. En fait, je ne suis pas sûr. Parce que certaines personnes, au lieu de dramatiser, s’en foutaient complètement que leur famille soit morte, à cause de ce foutu passé qui a disparu.
« Tu sais, c’est étrange ce que je te racontes là. Je parle de choses qui n’ont pas existées. Puisque c’est dans le passé, je ne t’ai pas retrouvé dans cette rue, le facteur n’est pas mort et ton patron n’a pas tué sa famille. Finalement nous deux nous sommes les deux seuls parisiens qui n’aient jamais existés. Et pourtant je crois que ces choses se sont passées. Tout mon corps me dit que non, le passé n’existe pas, et pourtant je suis convaincu qu’elles ont existées. Je pense que ça doit être l’écho de ma blessure. De notre blessure, pardon. Tu vois, je suis persuadé que ton grand-père est mort dans un camp de concentration, même si tout, absolument tout en moi et hors de moi veut me faire croire que ce n’est pas le cas.
« Alors Simon. Je t’en supplie. Si tu comprends quelque chose, fais-moi un signe. Je suis perdu. »
Mais je ne comprenais rien. J’étais affalé, apathique sur le matelas chaud de cette chambre qui avait été pendant dix ans (de l’âge de huit ans jusqu’à dix-huit berges) ma chambre mais que je ne reconnaissais pas. Je n’écoutais pas ce vieux type et je pleurais comme une chèvre.
Pourtant quelque chose se passa. Mon père se leva et se rendit hors de la chambre. Il revint trente secondes plus tard avec une autre assiette et cette fois-ci me donné la becquée. Je mangeai avec délectation comme si c’était la première fois – et de fait c’était la première fois, non ? Mon regard se fixa comme instinctivement vers un meuble dans la pièce. Une espèce de commode informe qui devait bien avoir quarante piges, qui partait en lambeaux et qui par-dessus le marché prenait horriblement la poussière et les toiles d’araignée. Aujourd’hui encore je ne sais pas pourquoi mon regard se tourna vers cette armoire antique, mais ce dont je suis sûr c’est qu’elle m’avait inspiré quelque chose. Avec le temps je me suis souvenu que quand j’avais dix ans mon père avait placé cette commode dans ma chambre par manque de place dans le salon (le nouveau canapé, celui qui est encore face à la télé, venait d’arriver et il fallait plus d’espace) et m’avait interdit de l’ouvrir. Lui-même n’y allait jamais, et je me demandais bien ce qu’elle contenait. Un jour ma curiosité de môme me contraint à y aller faire un tour et j’y avais trouvé des centaines de photos préhistoriques, avec ce que je reconnaissais de mon père à l’âge de six ou huit ans.
Bref, mon regard fut soudain fasciné par ce meuble. A cette heure-ci le passé n’existait plus donc je ne pouvais pas me souvenir l’avoir exploré. Mais mon père remarqua mes yeux tournés vers la commode. L’instant de flottement qui suivit dura entre une seconde et trois heures. Je ne pourrais pas vous dire. De fait mon père ne se souvenait plus ce qu’il y avait dans cette commode (il ne savait même plus que j’étais son fils, mais il avait marqué tout ce qui était important pour lui sur une feuille au moment où tout le monde délirait, et du coup pouvait au moins croire que j’étais effectivement son rejeton ; mais il n’en avait pas précisément le souvenir). Il se leva donc et se rendit vers le coffre poussiéreux. Il en ouvrit les battants et quatre ou cinq araignées s’échappèrent à la va-vite de l’intérieur.
Mon père (qui pour moi était une forme bizarroïde qui cependant me nourrissait) sortit du meuble une énorme boîte sombre et crasseuse. Il ne se souvenait toujours pas. Il se dirigea vers le lit, remarqua que je suivais la boîte des yeux, s’y assit et souleva le couvercle.
Une couche de poussière dégringola sur le drap blanc.
Les photos étaient toujours là. Impassibles. Placides. L’amas d’Histoire qui surgit de là-dedans s’éparpilla dans toute la chambre.
Mon père devait se demander ce que c’était. Une à une, il s’empara des photos et les contempla. D’abord avec insensibilité. Puis étonnement. Puis surprise. Puis ébahissement. Puis stupéfaction.
Il ne se souvenait plus, de tout cela. Il avait juste marqué sur son papier que son père était mort dans un camp de concentration. Mais ça, hein, que dalle. Lui et son père sur le manège. Lui et son père au coin de la cheminée. Lui et son père en voyage à Londres. Lui et son père au match de foot. Ces moments-là avaient-ils existés ? Non, non et non ! Et pourtant, son père n’était pas non plus mort à Auschwitz, sauf s’il y croyait. Mais ça, il ne voulait pas y croire.
Ce n’est pas qu’il prit conscience que le passé n’existait plus. Il en avait conscience, je vous l’ai dit, mais il s’en foutait parce que le passé ne lui plaisait pas. Mais tous ces bons souvenirs lui firent prendre conscience que le passé était bon. Utile. Indispensable.
Et c’est là qu’il commença à délirer.
Moi qui avais toujours faim, je vis mon père s’agiter dans tous les sens, trembler ; des larmes de nervosité s’écoulaient de ses yeux vides. Ses pupilles disparurent. Il lâcha la photo qu’il tenait ; je pus la voir et je crois qu’elle restera à jamais gravée dans ma mémoire. On y voyait mon père à environ sept ans, tenant la main de mon grand-père ; mon père regardait son père avec une sorte de passion affective, d’amour exacerbé, un sourire radieux aux lèvres. En retour son père lui lançait un œil plein de tendresse. Ce cliché reflétait tellement le bon souvenir, respirait tellement le bonheur que mon père, je pense, a regretté pour la première fois depuis l’âge de onze ans le passé.
Léthargique, je ne pouvais qu’assister au spectacle tragique de mon père faisant une attaque cardiaque. Mon esprit de nourrisson ne comprenait pas ce qui se passait mais j’ose supposer qu’il me restait un écho de raison car je crois m’être mis à pleurer à cet instant. Mais pas des couinements inaudibles de bébé qui a la dalle. Des larmes d’adultes. Celles qui se cachent derrière une façade. Un sourire. Ou des rides. Les mêmes que celles de mon père quelques minutes auparavant.
Mon père s’écroula sur le carrelage froid.
Il était mort.
Je ne sais pas ce qui se passa après. Je dus je pense rester trois ou quatre heures, ou même plus, seul, sur ce lit, sans pouvoir penser et sans savoir ce qui se passait. J’avais déjà oublié ce qui venait de se passer, et en réalité il ne venait rien de se passer, non ? Je crois que j’ai pas mal chialé. Il me semble aussi que j’ai vomi, mais je ne suis pas sûr. En fait je suis sûr que non.
Et puis je me suis endormi. Il devait d’après mes estimations être vingt heures. Peut être vingt-et-une heures. Mais pas plus. Pas moins non plus. Je ne me suis pas réveillé de la nuit. Du moins je ne crois pas. J’ai rêvé de chaos, et mon rêve est encore très net à mon esprit, quatre ans plus tard.
J’étais dans Paris, dans mon rêve. Sur le pont de l’Alma. Il y avait un bruit assourdissant et perpétuel. Je me tournais de tous les côtés, cherchant des yeux je ne sais qui. Autour de moi les gens couraient. Enfin, pas tous. Assis sur le trottoir il y avait mon fils Théo qui me regardait en souriant. Je lui rendis son sourire. Soudain, il se mit à tousser comme s’il étouffait. Je me jetai vers lui pour le sauver mais lui ne voulait pas. Il lâcha dans un râle : « Laisse-moi l’oreiller ! », et il s’effondra parterre pour s’évanouir du décor une seconde plus tard. Le pont commençait à se fissurer de tous les côtés. Partout, les maisons, les immeubles s’écroulaient dans un amas de poussière. Je vis passé mon patron et il éclata de rire quand il me vit ; il avait un énorme trou dans la tête, qui dégoulinait de sang. Et il riait. Le curé se joignit à lui. Il était tout aplati, suant de sang de tous côtés, et se mit à rire lui aussi. Comme s’ils se moquaient. Le facteur débarqua lui aussi. Des trois trous dans le ventre jaillissaient des torrents pourpres. Il se marra comme les deux autres. Yvan arriva en riant, le bras troué, les yeux crevés, la main mutilée et les parties génitales en moins. Suivi de son épouse qui elle s’approcha morceau par morceau. Yvan me demanda : « C’est bien, les Bahamas ? » et rit de plus belle. C’est là que j’aperçus Léa descendre du ciel accroché à ma foutue ficelle, et elle gloussait, elle aussi. Elle s’arrêta à ma hauteur et me dit : « Tu veux que je te chante une chanson d’Alphonse Daudet ? » et elle se tapa sur le ventre. Elle pleurait à force de rigoler. L’ingénieur son surgit lui aussi. Le présentateur télé et son couteau dans la gorge également. Hitler se joignit au spectacle. Tous pouffaient, plaisantaient et surtout se foutaient de moi en me montrant du doigt. Le brouhaha ne cessa pas quand le pont commença à s’effondrer. Ils criaient maintenant : « Simon ! Simon ! ». Le pont s’écroula dans un fracas immense. Je tombai mais tous les autres restèrent suspendus en l’air, et me montraient en se tapant dans le dos. « Chumoin ! Chimion ! Ah-ah-ah ! » Je regardai vers le bas tout en tombant. La Seine avait disparu pour laisser place à une rivière torrentielle… de sang. Les statues du Zouave, du Soldat de ligne, du Chasseur à pied et de l’Artilleur disparurent une à une dans le fleuve rouge. Je m’approchais de plus en plus du choc avec le liquide pourpre.
Je m’éveillai au moment j’heurtai la Seine transformée en coulée de sang.
Et quand ce matin-là, je me suis réveillé avec une sorte de sensation bizarre, vous vous doutez bien que je n’y ai rien compris du tout. J’ai ris de nervosité.
Ce qui est bizarre me fait rire, c’est la vie. Mais je n’avais toujours pas compris à quoi ressemblait cette chose bizarre, je sentais bien qu’il se passait quelque chose, mais avant mon café, je n’ai pas les idées très claires alors on peut dire que je ne pouvais pas très bien discerner. Je me rendis à la cuisine en enjambant le cadavre de mon père et engloutis mon café. Soudain j’eus une lueur de révélation :
Le passé existe.
Le passé existait à nouveau.
Je pensai à tout ce qui m’était arrivé et qui était maintenant très clair à mon esprit.
Je pleurai.



FIN


Jean B*******.
Le 27 septembre 2008. 16 heures 33.
Je préfère siffler et regarder le ciel que gifler et regarder les cons.
:nargue:

PS : à tous, à bientôt, je pars aux USA, je ne sais si je reviendrais de sitôt ici.
Raphaella
Fourmi éleveuse
Messages : 381
Enregistré le : dim. juil. 27, 2008 6:55 pm
Localisation : Planète Jamiroquai

Message par Raphaella »

Wow !

ça prend la tête ta nouvelle !
Mais l'idée est géniale et la chute est ravissante.

J'ai bien aimé, surtout l'idée que le narrateur rit pour assimiler les évènements.

C'est agréable de lire une histoire folle comme ça ; ça permet de se déconnecter de la réalité.

Les gens qui se tuent me font penser à ceux dans la bande-annonce de Phénomène (DarKnuT en a fait une critique)

Continue comme ça, poste d'autres nouvelles si tu en as, j'essaierai de les lire. :wink: :D
Image
Azurith
Nymphe des bois
Messages : 73
Enregistré le : mar. mai 06, 2008 10:48 pm
Localisation : En D7 sur la bonne carte

Message par Azurith »

Ouah... Ouah !

Comment dire... C'est énooooorme !

Comme Raphaella j'ai pensé au film Phénomène quand tu le monde ce suicidait dans ta nouvelle.


J'ai manqué de rire quand le narrateur riait de tout ces massacres :D


C'est mieux que du Werber ça ! ^^

Continue a écrire des nouvelles, t'as un réel talent !
"La non-violence est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et ennoblit l'homme qui la manie. C'est une épée qui guérit."

(Martin Luther King)

_______________________________________

Humour pour épée, humour pour bouclier, humour pour hymne, humour pour dialogue, humour pour vivre, humour pour l'humour !
Sylvain Wells
Soldate farouche
Messages : 547
Enregistré le : ven. déc. 07, 2007 10:46 pm
Localisation : Sur le chemin de la connaissance...
Contact :

Message par Sylvain Wells »

Ca me fait penser à l'intrigue de Darwinia... n''ayant pas vu Phénomènes, je ne peux me prononcer sur la question.

J'aime beaucoup ! On sent une légère influence de Werber, mais c'est bien plus poussé, et bien plus abouti ! Quoique je ne comprenne pas très bien ce que peux vouloir dire "le passé n'existe plus".

Continues à nous en écrire !
ema
Fourmi éleveuse
Messages : 402
Enregistré le : jeu. juil. 20, 2006 6:49 pm
Localisation : ailleurs

Message par ema »

Ton écris à fait échos à un état d'être que je connais fort mais dont je n'arrive pas encore à me défaire ni a courtcircuiter seule.
En tout cas c'est joliment tourné tourné tout en gardant la répétition pour tourner tourner et toujours continuer à tourner tourner avec un point de repére qui pause avant de tourner tourner
Quand on arrive pas gérer ou comprendre une situation il y a des mécanismes que l’on met en place et qui deviennent un « réflexe » un conditionnement qui permet une survie en nous.
Pour ma part ce n’est pas le rire mais ne plus voir, entendre, réfléchir, ressentir et pour cela je me déphase
Pour court circuiter un mal être qui m’entrainerait dans des sensations que je ne veux pas avoir là à ce moment précis puisque de toute façon je ne comprends pas la situation que je vis et que l’on me fait vivre.
C’est parfois aussi un moyen de se mettre sur une autre énergie que l’énergie ambiante mais surtout se voiler la face et ne pas réfléchir à … tout de suite sinon le sentiment ou comportement serait à chaud et de ce fait parfois sous l’impulsion assaisonné par autre chose qui est en occultage aussi alors plutôt que de cumuler et de mélanger.
Pour ma part je sais que je ne regardais jamais le passé, ni en arrière du moins. Les automatisme de protections sont souvent mis en place dans l’enfance et renforcé parfois tout au long du chemin et en plus je ne croyais ni n’avais confiance en qui que se soit et encore moins en moi.
Pour ma part je ne me suis jamais accroché à mon passé ni a personne puisque les gens que l’on apprécie on n els revoit plus alors pourquoi y mettre un visage …. Pour mieux personnaliser sa peine et l’orienter. Pour regretter et se cramponner à quelque chose qu’on vous enlève des mains. Les sentiments aussi sont occulté puisque pas respecté. Ca permet de continuer à avancer sans se rendre compte des tâches qui se cumulent. On es plus léger mais aussi sans racines, sans identités, sans attaches mais en fait …. Parfois c’est bien d’ouvrir le passé pour faire le point de la route encore à faire… mais sur quelles bases… tout file toujours… tout tourne… mais alors c’est quoi ce qui est fiable ? Peut être dans le passé où encore dans le futur ? Quand on ne sais pas regarder un futur seul et que le passé rends nostalgique du futur puisque c’est l’accumulation d’expériences et de tout les moments heureux que l’on ne veut plus tâché d’apprentissage.
Ou encore se remettre en mémoire ce que certains sont capable de faire et le comparer à ce qu’ils ont étaient capables de faire. Les atrocités où passé s’souffre parfois de passer par des fragilité qui traumatisent au lieu d’être digéré ultérieurement.
Parfois il est plus correct de mettre en mémoire sélective plutôt qu’en brûlures à fleurs de peaux surtout quand on a pas encore toutes les données même si on passe aux yeux d’autres pour cinglé mais pas fragile dans le mal être et l’incompréhension.
ircuiter seule.
Celui qui, aprés avoir été négligent,
devient vigilant,
illumine la terre comme la lune émergeant des nuées.
Bouddha
Sylvain Wells
Soldate farouche
Messages : 547
Enregistré le : ven. déc. 07, 2007 10:46 pm
Localisation : Sur le chemin de la connaissance...
Contact :

Message par Sylvain Wells »

Ton écris à fait échos [...] ircuiter seule.
Tout s'explique.

Je ne pensais pas que ce texte pouvait amener à une telle réflexion. A vrai dire, j'ai pas compris grand-chose, donc si tu pouvais expliquer un petit peu "pourquoi" est-ce que tu dis ça... merci...
ema
Fourmi éleveuse
Messages : 402
Enregistré le : jeu. juil. 20, 2006 6:49 pm
Localisation : ailleurs

Message par ema »

Les gens qui venaient chez les parents ne revenaient souvent plus. Les réponses que l'on me donnaient sonnaient faux. Alors je me suis dit que c'est comme cela la vie on ne recroise plus les gens. De plus de les oublier on ne peux pas regréter, ni être peiné puisque ... il n'existe plus dans notre relationnel. Et puis comme on ne s'attarde pas a critiquer ou flatter ou ........ alors pourquoi s'en souvenir. Et c'est la même pour eux puisque pas de nouvelles donc ils doivent avoir oublié et être passé à autre choses pour continuer d'avancer ... Non? les gens ne fonctionnent pas comme cela???????????

De plus la plupart ne parle pas en accord avec leurs fonds interrieurs. Alors comment comprendre d'une autre manière? En voyant leurs énergies et aura comme cela nos oreilles ne se font avoir et les yeux ne se laissent pas berner par des apparences.
Tout peut servir à l'illusion de ce que l'on est pas ou pense pas. De plus tout depend tellement de la phase à traverser, des intéractions avec l'intérieur et l'extérieur du soi et des autres alors quand savoir si l'on est avec l'essence de la personne ou avec une de ses armures ou de ces préstations. Autant être dans l'énergie avec ces fluctuations, avec son espacetemps et les amas que font les mobiles(qu'ils soient humains, animaux ou en boite roulante...). C'est dans cela que je me déplace avec des mises au point sur ce qui rentre en contact avec moi afin de me mettre sur la même phase sur le temps d'interraction ou le déphasage afin de savoir rapidement les "intentions profondes" de cette interraction.
Mais au final je ne retient pas bien les agrégats de la forme et apparence ni les noms. Ca servirait à quoi de garder en mémoire des choses qui ne servent à rien. Par contre le paradoxe c'est que parfois j'ai une forte mémoire et je peux me remettre en phase avec le moment et une multitudes de détail ainsi que des interractions sur les différents plans de lasagne lorsque je me reconnecte avec une personne et qu'elle recitue un détail. Et oui là il y a échange avec la concernée donc.
Comme je n'aime pas vilipender je n'y pense que pour des analyse qui permettent une compréhention de l'humain sans rien fixer dans le temps. Donc le passé ne se fixe pas mais est comme en taï chi un mouvement continu lorsque l'on est dans l'exécution de la forme et parfois des à-couts pour les applications.
Il est vrai que parfois j'arrive a me poser lorsque je suis avec quelqu'un puisque c'est avec la sensation que mon agréga de la forme(corps, matière) est utile et non un obstacle ou un moyen à l'échange. Et là ressent et voit sans pour autant m'y attacher d'importance réelle.
Sinon là aussi je ne ferait que passer puisque pas le vrai.
Je pense en l'écrivant que je pourrais symboliser cela comme des cailloux qui maque des instants mais pas le temps puisque je n'ai pas la mémoire des dâtes. Juste il y a eu cela avant ou aprés. Juste une logique chronologique qui permet ceci cela.
Pourquoi s'encombrer du passé dans les mémoire car cela réduit la place de mémoire vive qui est celle de l'apprentissage.
Bien qu'il est bon de faire des retours sur image pour mieux annalyser l'instant et comprendre ou faire le point des détails échappé dans l'instant et de ce que cela pouvait dire pour moi puisque souvent je ne me permet pas de poser quelques intentions figées sur les autres acteurs qui eux aussi ont leurs vies et systèmes de pensées.
Suis je ici pour moi où en mission? Et il existe le secret professionnel dans certains métier alors j'oublis de me l'approprier car mon égo de petite humaine(pop je ne suis pas petite en féé je suis juste un peu lutin) n'a pas son mots à dire. Et ça continu de tourner puisque alors autant ne pas voir ni se souvenir toutes les sensations éprouvé par cette humaine puisque c'est le rôle qui est important. Donc ne pas voir car de toute façon la plupart ne comprendraient pas, ne pas entendre puisque il parle d'un plan sur lequel je n'était pas et qui sali pourtant l'humaine, ne pas se souvenir de leurs visage afin de ne pas fixer un appris-au-riz faussement esquissé mais que l'humaine elle ferait payer puisque la vérité vrai des fait remporte toujours un jour et des jours il y en aura toujours, ne pas se souvenir que encore une fois on n'est qu'une marionnette de cause.
Et un autre mécanisme de protection d'enfance se remet en route. Partir dans le monde du sans forme en se déphasant.
La non plus le passé ni le temps n'existe.
merci pour ton écris qui me permet de mettre des mots bien que je sais qu'il y aura des tergirversations mais aussi au moins une compréhention. Désolé mais je me permet de dire bordel de bordel comme c'est intéressant le fonctionnement de l'humain et je m'étonne toujours des mécanisme de survit qu'on peut mettre en place.
Celui qui, aprés avoir été négligent,
devient vigilant,
illumine la terre comme la lune émergeant des nuées.
Bouddha
douze
Larve filiforme
Messages : 20
Enregistré le : sam. juil. 26, 2008 3:01 pm
Localisation : Poitiers

Message par douze »

Et bien en voilà une idée qu'elle est bonne!!!!

Le sujet est bien trouvé , j aime bien aussi la réaction violente de la société , la réaction des gens face à ce passé qui n'existe plus .

On sent effectivement une influence weberienne dans ta nouvelle(ce qui personnellement n'est pas pour me déplaire) ca m'a rappelé un petit peu une nouvelle dans l'arbre des possibles où un aveugle se réveille et croit que le soleil a disparu , mais je l ai lu depuis quelques temps déjà donc ca reste juste une impression.

Sinon il y'a des fautes d'orthographe et ca me pique les yeux et tu as oublié un mot un moment : "D’ailleurs elle à qui cette maison ? me demandai-je"

Mais bon ce ne sont que des détails !!!! Bravo et à quand la prochaine ??

Spéciale dédicace d'ailleurs à Ema pour ses fautes d'orthographes et son "appris au riz" (on dit a priori a priori non ??? ) . D'ailleurs soit on a mis de la drogue dans mon café ce matin ou alors j'ai un QI inférieur à ma pointure de chaussures ou les deux mais je n'ai rien compris à tes post!!
ema
Fourmi éleveuse
Messages : 402
Enregistré le : jeu. juil. 20, 2006 6:49 pm
Localisation : ailleurs

Message par ema »

Ce qui doit être compris l'est et ce qui m'importe.
Le reste et vos commentaires ne m'importe que peu bien que j'en tienne compte.
Au vue de ce qui s'est passé sur la fourmilière il y a un petit temps. Alors ce que vous pensez sans réellement me connaître et me comprendre.......
J'ai mes réflexions et expérience ailleurs surtout quand on se fait lincher et qu'en plus tout le monde laisse faire voir même rajoute une couche. Et je n'ai pas d'intéraction à avoir avec ce genre de personnes qui ne réfléchisse que par eux et non en supposant que les autres ont d'autres état d'âmes ce qui fait que peut être ils réagissent différament que les normes.
Pour les fautes .... je sais ... mais ma correction orthographique est bloqué.
Certains message ne sont pas à comprendre par tous alors continuez à croire que j'ai un sale caractère ou que je suis conne. Pour ma part je ne mettrais pas en péril certaines choses afin de me mettre à votre niveau ou de rentrer dans les con venances des con vent ions pour bien passer alors qu'ils ne comprennent rien des vrais en je. :cry:

Edit Bubulle : Le fait est que même si ta correction orthographique est bloquée, et ça je pense que personne ne peut te blâmer pour ça, je pense que tu gagnerais vraiment en clarté si tu relisais bien tes messages ... Désolée de te dire ça, mais il faut avouer que certains de tes messages sont vraiment incompréhensibles. Tu dois tout écrire d'un bloc, avec tes idées qui fusent mais une relecture serait bénéfique :wink: De toutes façons le débat ici n'est pas de savoir ce que tu vaux, alors te prends pas la tête pour ça !
Amical'ment !
Celui qui, aprés avoir été négligent,
devient vigilant,
illumine la terre comme la lune émergeant des nuées.
Bouddha
Répondre