[Nouvelles] Débutant dans la matière !

103e s'est émerveillée du côté artistique de l'Homme. Qu'en est-il du vôtre ? Faites partager vos oeuvres, écrites, visuelles ou auditives. <br /><font color="red">/!\Attention !/!\</font> Veillez à ne poster que vos propres créations. Lire le topic sur les droits d'auteur avant tout.

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KrapuLéo
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[Nouvelles] Débutant dans la matière !

Message par KrapuLéo »

Salut à tous !

J'ai toujours aimé écrire, que cela soit des nouvelles ou des rédactions au bahut. Seulement je dois écrire une nouvelle tous les deux ans alors c'est pour ça que j'ai décidé d'accéler mon rythme d'écriture.
Etant assez jeune (13 ans), ne vous attendez pas à un chef d'oeuvre. Mais j'accepte volontiers les critiques constructives qui me permettront d'avancer.

La nouvelle que je viens d'écrire s'appelle "Carnage". Elle fait référence à tous les drames qui se déroulent dans les écoles américaines. Cela va bientôt faire une semaine que je travaille dessus.

"Cette histoire s'était déroulée y'a 20 ans de cela je crois... Vraiment un moment qui restera jamais ancré dans ma mémoire. A l'époque j'étais à un collège aux Etats-Unis, dans l'état du Nevada. Je m'en souviendrais toujours.


Laurent, tu as fait tes exercices ?, me demanda le professeur de mathématiques.
Euh..., répondis-je, embarrassé. J'ai pas très bien compris les exercices.
Ou plutôt je ne les avais pas faits du tout. Moi faire mes devoirs c'est une chose qui se déroule très rarement et quand on me voit les faire, ça ne dure jamais très longtemps.
Viens au tableau alors, répondit le professeur.
Vous êtes sûr ?, demandai-je car je n'aimais vraiment pas du tout aller au tableau.
Allez Laurent, vas-y !, me dit mon voisin, mon ami : Alphonse.
Alphonse n'était pas comme les autres, c'est peut-être pour ça qu'il était mon ami. Il avait un esprit très décalé tout en restant quelqu'un de très intellectuel, qui avait une culture énorme. Il était assez grand, du moins, il me dépassait d'au moins dix centimètres et avait une musculature plutôt forte. Nous nous connaissions depuis la primaire et nous partagions ensemble beaucoup de points communs et on se créait un univers rien qu'à nous deux.
Gêné, je partis au tableau à contre-coeur. Je déteste vraiment passer devant tout le monde. Si tu dis ne serait-ce qu'une faute, tu peux être sûr que au moins une personne dans la classe de moque de toi. Mais bon, la vie est telle qu'elle.

Je commençai à corriger l'exercice lorsque soudainement, on entendit des cris. Non pas des cris de chahut, mais des cris de mort. La terreur commença alors à s'emplir dans notre salle de classe. Ces cris étaient accompagnés d'autres bruits forts : des coups de feu. Le collège n'était pas très plein ce jour-là, et notre classe était au rez-de-chaussée. Les cris et les bruits provenaient d'à côté.
J'allai rejoindre ma place quand nous entendîmes de lourds bruits de pas avançant vers notre classe.
Calmez-vous, calmez-vous !, chuchota notre professeur.
Puis un homme claqua la porte et l'ouvrit. L'homme était cagoulé, avec deux revolvers en main. C'était plutôt un élève, d'environ 15 ans, petit et avec un fort accent chinois.
QUE PERSONNE NE BOUGE !, proclama-t-il après avoir la porte. Le premier qui bouge, je lui éclate la cervelle !
Alphonse et moi avions très peur. Nous étions tellement soudés que l'on ne voulait pas mourir.
Le cagoulé nous scruta un à un et était prêt à tirer au moindre mouvement ou parole.
C'est une prise d'otage !, dit-il. Je suis bien armé et je ne suis pas prêt à renoncer à ma quête !
Pourquoi nous ? Pourquoi notre salle de classe ? C'est la question que je me suis posé à ce moment là. Tout le monde dans la classe avait peur, cela se ressentait. Puis on entedit un clapotement et des petits « bips ». Un des élèves essayait d'appeller la police. Le cagoulé entendit autant que nous ces petits bruits et retrouva vite qui appellait.
J'ai dit aucun bruit ni mouvement !!!, cria-t-il.
Puis il dégaina et tira sur la personne. Le corps gisait sur le sol : l'élève était mort. Le cagoulé était donc prêt à tuer et ce n'était pas du bluff. Certains commençèrent à pleurer. Moi je voulais juste rester entier. Le tuer continua à nous scruter pendant de longues minutes lorsqu'on entendit des sirènes. Des sirènes de police ! L'appel avait donc fonctionné ! Les policiers ayant du entendre le coup de feu grâce au téléphone avaient certainement pu localiser l'appel.
Le tueur s'énerva et tira sur une autre personne dans la classe. L'élève n'était pas mort mais souffrait beaucoup. Puis un hélicoptère de police se fit entendre. La grosse artillerie était sortie.
Vous êtes cernés !, dit un policer avec un mégaphone.
Le tueur s'énerva encore plus et tua encore. 3 personnes cette fois-ci dont le professeur. Ce dernier était très blessé mais les autres mourirent sur le coup.
Seulement un des élèves qui était juste à côté de moi était mort : Alphonse. Le tueur avait tué Alphonse, mon ami. Je commença alors à verser des larmes. Mon meilleur ami n'était plus là, il était parti au ciel. Je me retins de ne pas pleurer, ne voulant pas finir comme eux, mais j'étais très choqué comme tout le reste de la classe.
La suite se déroula très vite : les policiers pénétrèrent dans l'établissement et courèrent vers la classe. Ils dégainèrent et visèrent le cagoulé.
Hahaha ! Vous vous croyez malins bandes d'abrutis, dit le cagoulé.
Certainement plus que toi !, répliqua un des policiers.
Hahaha ! Vous, les flics, avec vos airs supérieurs !
Pourquoi fais-tu ça ? Tu sais très bien que tu finiras mort ou en prison pour très longtemps !, répondit le policier.
Je vais vous massacrer le visage !, dit le cagoulé avec un air assez primitif.
Cette scène dura environ 15 minutes. Pendant ces quinzes minutes, les policiers discutèrent avec le tueur, toujours décidé à commettre son méfait. Le stress était de plus en plus fort dans la salle de classe. On se demandait vraiment si on allait mourir. Desfois le tueur pointaitn son arme sur une personne bruyante ou qui bouge. Je fus pointé environ 2 fois, ce qui me calma à ne plus parler. Le suspens était insoutenable, surtout avec les corps qui avaient fini de se vider de leur sang.
Nos coeurs battaient très forts, chaque seconde, on avait peur que ça soit la dernière de notre vie. De plus, l'accent chinois du criminel était très énervant, ce qui contribuait au stress. De longs regards noirs se faisaient entre les policiers et le criminel, qui laissaient paraître ses deux yeux bridés au travers de sa cagoule.
Je peux t'assurer, mon petit, dit l'un des policiers, que tu as fait un très mauvais choix, crois moi.
Je n'en suis pas si sûr !, cria le criminel.
La scène se déroula très rapidement. Le tueur tira sur quelques policiers sauf que ces derniers allèrent plus vite que lui. Nous fermâmes les yeux à cause des forts bruits des coups de feu. Quand je les ouvrirent, le tueur gisait sur le sol comme les 5 autres élèves. Cette scène d'horreur était terminée, mais mon Alphonse n'était plus de ce monde. Je pleurai sur son corps pendant des heures. Les ambulanciers n'arrivèrent même pas à saisir la dépouille tellement je la serrai dans mes bras.

Les policiers otèrent la cagoule du meutrier et reconnaissèrent son visage.
C'est Liang Chan, dit l'un des policiers. Il a déjà été dans un asile, il était très perturbé mentalement.
Mais comment il s'est procuré ces armes ?, demandai-je.
Le port d'armes est légal !, répondit-il.


J'avais oublié que j'étais aux Etats-Unis, et que le port d'armes était légal dans ce pays. Mais cela signifait quoi ? Que c'était légal de tuer son voisin ? Que c'était légal d'avoir la possibilité de tuer quelqu'un ?
Je mis au moins un an pour me remettre de cet événement et il n'y a pas un jour sans lequel je pense à Alphonse.
"

J'accepte volontiers les critiques constructives.
emma
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Message par emma »

Salut, c'est Emma! Je trouve ça bon ( si on excepte les fautes d'orthographe et le "parl" qui ne s'écrit pas). Autrement, l'histoire tient debout, le suspense est tenu, la ponctuation bien choisie... C'est un début prometteur, poursuit, travaille, persevère, c'est le lot de chacun, quel que soit le domaine artistique que l'on aborde! :cool:
KrapuLéo
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Message par KrapuLéo »

Voici ma dernière nouvelle, dans un style complétement différent par rapport à Carnage. J'espère qu'elle vous plaira. Ah oui, son nom est : Momos.

" Il y a très longtemps, vivait une civilisation au doux nom de Hadss, qui résidait, seule, sur une petite planète. Cette civilisation avait un grand savoir : elle connaissait les grands remèdes de médecine, elle arrivait à résoudre de fabuleux problèmes de mathématiques, ses scientifiques étaient des plus intelligents...
Cependant, ils restaient préoccupés par l'envie de savoir comment se déroulera la fin de leur monde. Ils essayèrent tout, mais n'obtinrent rien. Les hypothèses les plus folles circulaient, mais aucune ne convenait. Cette folie de savoir quand et comment allait se dérouler la fin de leur monde les tracaissait tous, du pauvre mendiant jusqu'au Roi Suprême.


- Madame, puis-je vous voir une seconde ?, annonça le médecin.
- Oui, bien sûr, que se passe-t-il ?, répondit la femme.
Dans le plus grand centre d'accouchement de Eros, la capitale, les cris de nouveaux nés retentissaient sans arrêt, rendant hystérique n'importe qui y restant plus d'une journée.
- Votre enfant a.... Comment vous le dire..., annonça le médecin.
- A quoi ? Dites-le moi !
- Une maladie.
La femme, après un petit temps de réflexion, alla s'asseoir sur un banc juste à côté. Elle répondait au joli nom de Aphrodite et venait d'accoucher d'un garçon, qu'elle nomma Momos. La femme était très belle, d'une beauté éblouissante, qui faisait son charme sur tous les hommes de Eros.
- Quel type de maladie ?, demanda Aphrodite.
- Votre fils est.... muet. Il ne prononcera jamais un mot de sa vie.
- Mais comment vous pouvez vous en rendre compte, à son âge ?
- Si il n'était pas muet, il aurait crié comme tous les autres enfants de ce centre. Il n'a pas de corde vocale. Désolé.

Durant toute son enfance, Momos apprit le langage des signes, mais ne s'en servait jamais. Cependant, il vouait une passion énorme pour les sciences. Pendant son enfance, sa chambre s'empilait de livres de science, de manuels d'école etc. Il étudiait les plus grands phénomènes scientifiques, faisait des exposés complets sur des scientifiques, avait une véritable bibiliothèque scientifique dans sa chambre...
Il ne fit pas d'études. Aucune. Il se passa d'études en passant tout ce temps gagné en lisant des livres de science.

Un soir, alors qu'il dormait tranquillement dans son lit, il entendit des coups sur la porte d'entrée de sa maison. Il vivait encore chez sa mère à l'époque.
La porte claqua et il entendit des hommes entrer rapidement et dévalisant tout sur leur passage.
Momos, prit de peur, resta dans son lit, espérant que ce vacarme finisse. Puis les cambrioleurs montèrent à l'étage et pénétrèrent dans la chambre de Momos.
- N'aie pas peur mon petit bout !, dit un des pilleurs avec un faux air gentil. On ne va pas te faire de mal ! Allez, sors de ton lit, lève toi et viens nous dire bonjour !
Notre garçon, très crédule, sortit de son lit, tremblant de peur.
- Hahaha ! Allez, mange-toi ça !!!, cria le même cambrioleur.
Puis l'homme dégaina son pistolet et tira deux fois sur Momos au niveau des deux épaules, puis les cambrioleurs partirent, comme des fuyards.
La police et les secours arrivèrent un peu plus tard et emmenèrent Momos à l'hôpital. Sa mère, qui n'était pas présente au moment des faits, fut appellée et se dirigea vers l'hôpital le plus vite possible, traversant tout Eros.
- Alors ? Quesqu'il se passe ?, demanda Aphrodite, essouflée, mais toujours aussi ravissante.
- Il a reçu une balle au niveau de l'épaule gauche et une autre au niveau de l'épaule droite, répondit un médecin.
- C'est grave ? Que doit-on faire ?
- La seule solution est de l'amputer.
La mère faillit tomber dans les pommes. Son fils était d'abord sourd, puis après manchot !
Réfléchissant pendant de longues minutes, elle prit sa décision :
- Va pour l'amputation, dit-elle décidée.
Momos, encore évanoui à ce moment là, fut réveillé puis endormit le temps de l'opération. Cette dernière se déroula sans problème, Momos était maintenant sourd et manchot.

Après cet épisode tragique, Momos essaya de reprendre une vie normale. Il continua ses études grâce à des livres et devint l'un des scientifiques les plus prestigieux de tout Hadss grâce à son apprentissage via des livres.

Puis il commença des recherches. De longues recherches qui durèrent environ 10 ans. Puis, un jour, il essaya, grâce à des signes de transmettre la conclusion de ses recherches : la future fin de leur civilisation.
Il se rendit à un endroit particulier de Eros. A cet endroit se situait un énorme gratte-ciel, le plus grand de tout Hadss. Il faisait plus de 12,600km de hauteur et était très bien équipé pour résister au froid de l'altitude.
Puis Momos pointa avec sa tête le bâtiment. Personne ne comprit le message. Les journalistes essayèrent beaucoup d'hypothèses, mais aucune ne convenait.
- Météorite ?, demanda l'un des journalistes.
Momos eut un hochement de tête négatif.
- Inondations ?
Hochement encore négatif.
- Tremblement de terre ?
Négatif.
Puis un coup de feu retentit. Momos s'affala par terre. La panique surgit chez les journalistes. Un tireur d'élite venait de tuer Momos. Le secret n'allait être alors jamais su. Notre garçon eut des funérailles médiocres, et il ne méritait pas ça. Le tireur d'élite, quant à lui, à été envoyé en prison après son procès pour « empêchement de connaître une réalité fondamentale » et fut foueté par le Roi Suprême et tous ses assistants.

Le secret était encore tout entier, et le temps passa. Aucun scientifique ne réussit à égaliser le savoir de Momos.

Puis un jour, le bâtiment qu'avait pointé Momos commença à pencher. A dangereusement pencher. Les 12,600km du gratte-ciel finissèrent par s'effondrer, la rupture eut lieu. Le bâtiment tomba et s'allongea sur ses 12km. Ceci créa un énorme sésime, d'une ampleur inestimable, qui fit trembler toute la planète entière. Toute la civilisation Hadss trembla et succomba sous les décombres des bâtiments et des objets. Personne ne survécut.


Telle était la fin du monde, assez dérisoire, de cette civilisation, que Momos avait réussi à trouver. Son nom le prouvait : le dieu grec Momos, le dieu de la dérision.
Lorsque le savant pointe le ciel, l'imbécile regarde le doigt.
"

Merci si vous l'avez lue en entier. N'oubliez pas mon MySpace : http://www.myspace.com/lebazardeleo

***Ajout :***

Salut !

Je viens d'écrire une nouvelle, au nom de "Rencontre". Cette nouvelle étant plus longue que les autres (5 pages au lieu de 2), je l'ai mise au format PDF.
Vous pouvez la regarder ICI.
N'oubliez pas de donner votre avis soit ici, soit sur mon MySpace.
J'appellerai pas cette nouvelle vraiment "nouvelle" dans le sens de la nouveauté, mais plutôt comme étant la nouvelle "Momos" dans une version secondaire et un peu plus aboutie.

@ bientôt
Léo
emma
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Message par emma »

Bravo à toi, Crapuléo, celle-ci était grandiose! Continue sur cette voie, fais nous vivre encore d'autes histoires!
KrapuLéo
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Message par KrapuLéo »

Merci de ton commentaire emma, ça fait chaud au coeur.

Voici ma dernière création : Amour littératural. Ca ressemble plus à un trip qu'autre chose, en tout cas c'est pas vraiment ma nouvelle préférée. Sur ce, bonne lecture :wink:
AMOUR LITTERATURAL

La sonnette retentit. Les cours étaient terminés, et la classe de 4ème quitta la salle de cours. Les vacances étaient enfin arrivées, tout le monde était heureux à l'idée d'être deux semaines sans cours. Mais une personne particulière n'était pas réjouie à cette idée. Daniel. Il n'aimait ni les cours, ni être avec ses parents, ni ses amis car il n'en avait pas.
Daniel n'était pas un garçon comme les autres. Au lieu de s'amuser à jouer dehors, à aller au cinéma pour se divertir ou économiser pour s'acheter le dernier jeu vidéo, Daniel lisait. Et à force de lire, il est devenu surdoué, devenant méprisé de tous les personnes de sa classe. Les gens le rejetaient, même ses parents. Tous les jours, il déprimait, il était en quête d'un monde parfait, son monde à lui.
Notre surdoué était aussi très intelligent dans le domaine de l'informatique et visitait beaucoup de sites de rencontres à la recherche d'un ami pour le comprendre. Mais jamais il ne se sentait bien avec une personne. Jamais. A chaque fois, il se sentait incompris. Durant les vacances, il continua à lire sans arrêt. Du Friedrich Nietzsche jusqu'à Asimov ou Werber, il passa son temps à lire.
Puis, au bout des deux semaines, les cours recommencèrent.
- Bonjour à tous !, dit le professeur. Nous avons une nouvelle dans notre classe pour cette rentrée !
- Bonjour..., lâcha timidement la nouvelle, les joues rouges.
- Donc voilà Stéphanie, vous serez gentils avec elle ! Elle a sauté une classe et se retrouve donc avec nous. Stéphanie, tu veux bien te présenter un peu ?
- Euh.. Oui., répondit la nouvelle. Donc je m'appelle Stéphanie, vous pouvez aussi m'appeller Stéph et euh... j'ai 12 ans et je suis passionnée de lecture. Euh... Voilà, c'est tout.
- Merci Stéphanie. Tu vas aller t'asseoir à côté de Daniel, là-bas ?
Stéphanie se dirigea vers la table de Daniel et s'installa. Daniel accueilla Stéphanie et ils discutèrent un peu pendant le cours.
- Tu lis surtout quel type de livres ?, demande curieusement Daniel.
- Beaucoup de philosophie mais il m'arrive de lire un peu de science-fiction, mais pas souvent, répondit-elle.
- Ah oui ? Comme moi ! Quels auteurs ?
- En science-fiction ? Ben beaucoup Asimov, Stephen King aussi, affirma la nouvelle.
- Et en philosophie ?
- J'ai envie de dire Bernard Werber mais bon, ses livres sont un peu un mélange.
- Ah Bernard Werber, peut-être mon auteur préféré ! Ben je suis content de faire ta connaissance !, dit Daniel avec un petit sourire.
- Moi aussi !
- Hého Stéph et Daniel, vous chuchotez !, répliqua le professeur.
Puis notre surdoué et la nouvelle continuèrent à faire connaissance durant la journée. Pendant les récréations ils restaient ensemble. Quelques élèves les appellaient les « amoureux », le « couple », les « deux surdoués », mais nos deux personnages s'en moquaient.
- Tu vois Stéphanie, je me sens vraiment très bien avec toi, annonça Daniel.
- Moi aussi.
Enfin, Daniel se sentait bien avec quelqu'un.
La journée se termina et nos deux surdoués échangèrent leurs numéros de téléphone. Daniel avait enfin repris goût à la vie grâce à Stéphanie.
Une fois rentré chez lui, Dianel continua à lire son livre de Bernard Werber : « Le Mystère des Dieux ». La chambre de Dianel était presque comparable à une bibliothèque mais mal rangée : des livres partout, que ça ! Par terre, sur l'écran de l'ordinateur, sur la couette du lit, que des livres qui faisaient la « décoration » de la chambre de Daniel.
Vers dix-neuf heures, Daniel descendit de sa chambre et essaya de négocier avec ses parents pour avoir le téléphone.
- Mais maman s'il te plaît !, supplia notre personnage. Il faut que j'appelle une amie !
- Une amie ? Depuis quand tu as des amis à l'école ?
- Depuis aujourd'hui ! Elle s'appelle Stéphanie et elle est géniale ! S'il te plaît !!!
- Bon vas-y, mais tu me le rends après.
- Merci maman !
Daniel s'empara du Graal et courut vers sa chambre et composa le numéro de Stéphanie, les mains tremblantes, pressé de discuter avec elle
- Allo Stéphanie ?
- Oui ? C'est Daniel ?
- Oui, c'est moi !
- Ah ! Je suis contente que tu m'appelles, je pensais que tu m'avais oubliée.
- Non ! Je ne suis pas quelqu'un comme ça !
Pendant environ une heure, ils discutèrent sans arrêt, comme à l'école. On aurait dit deux copains d'enfance qui ne s'étaient pas vus depuis des décennies !
- Bon désolé Stéphanie mais je vais devoir te laisser, ma mère n'aime pas que je prenne le téléphone si longtemps !
- Ah. Dommage. Bon bah à demain !
- Oui à demain !
- Au fait ! J'ai quelque chose à te dire ; je t'aime.
S'en suivit un long silence. Les larmes surgirent des yeux de Daniel, tel un ruisseau sur lequel s'écoule de l'eau. Jamais on ne lui avait dit ces deux mots magiques.
- Ca va bien Daniel ?, s'inquiéta Stéphanie.
- Oui... Ne t'inquiète pas..., répondit notre surdoué, en pleurs. Moi... Moi aussi je... je t'aime.
- Bon ben à demain !
- Oui...
Stéphanie raccrocha. Daniel prit un mouchoir pour essuyer ses yeux. Puis il descendit de sa chambre pour déposer le téléphone sur son socle. Notre surdoué avait les yeux vides, il n'arrêtait pas de penser au joli visage blond de Stéphanie.
Le lendemain, Daniel avait encore la tête dans les nuages.
- Ohoh ! Daniel ! C'est plus l'heure de dormir !, dit avec un air amusé le professeur de mathématiques.
- Hein ? Euh oui pardon...
Stéphanie n'était pas à côté de Daniel en mathématiques. Alors notre personnage attendit avec impatience la récréation pour aller voir Stéphanie.
Le cours lui semblait long, très long. Les secondes étaient des heures. Puis le professeur laissa les élèves sortir. Daniel sortit tranquillement et lorsqu'il arriva dehors, Stéphanie alla le rejoindre.
- Ca va bien Daniel ?, demanda Stéphanie.
- Oui et toi ?
- Oui pas de problèmes, répondit la nouvelle amie de Daniel. J'ai beaucoup aimé la discussion qu'on a eut hier par téléphone.
- Moi aussi j'ai beaucoup apprécié.
- Est-ce que ça te dit de venir chez moi ce soir ?, demanda la jeune fille. Mes parents ne sont pas là !
- Euh ben oui normalement je peux, les miens sont partis à un concert.
- Cool !
Vu le mauvais temps, la récréation fut rétrécie. Les élèves se rangèrent dans leurs rangs en attendant les professeurs. Durant toute la journée, Stéphanie et Daniel se sont regardés et ont parlé littérature, mais ils n'ont pas parlé des deux mots magiques prononcés la veille au téléphone.
A la fin de la journée, Daniel se rendit donc chez la nouvelle, dans sa grande maison en briques rouges. Les deux enfants allèrent dans la chambre de Stéphanie. Sa chambre était aussi comparable à celle de Daniel : grande, mais remplie de livres en bazar.
- Je n'ai pas eu le temps de ranger ma chambre, s'excusa Stéphanie.
- Oh tu sais, ça ne me dépayses pas trop, répondit Daniel. La mienne est mal rangée aussi.
Puis le petit couple s'assit sur le lit, côte à côte. Les deux amoureux échangèrent un long regard, puis se rapprochèrent. Ils avancèrent tous les deux leurs têtes, et leurs lèvres se touchèrent. Un long baiser comme dans tout bon film d'amour. Ce baiser dura quelques dizaines de secondes. Une fois terminé, Daniel avait un visage qu'il n'avait jamais eu de sa vie. Il avait un sourire jusqu'aux oreilles et ses yeux pétillaient de bonheur, comme ceux de Stéphanie.
Elle posa sa tête sur l'épaule de Daniel. Ce dernier ne savait pas quoi penser.
Puis elle ôta sa tête de l'épaule de notre personnage et notre petit couple s'embrassa de nouveau. Une fois ce deuxième baiser terminé, les deux amoureux parlèrent de littérature et firent comme si rien ne s'était passé.
Daniel resta environ deux heures chez Stéphanie. Notre surdoué profita du fait que Stéphanie habitait à peine à 500m de chez elle pour rentrer seul chez lui.
- Bon bah merci de m'avoir invité, dit Daniel.
- De rien... Tu reviens quand tu veux !
- Pas de problème.
Encore un baiser.
- A demain !, lança Stéphanie.
- Oui à demain, répondit Daniel.
Le garçon quitta la maison de Stéphanie et prit sa route pour rentrer chez lui. Il s'engagea sur un passage clouté puis un énorme klaxon surgit. Un crissement de pneu et des cris. Une voiture venait de renverser Daniel. Le conducteur n'était pas visible, son visage caché par l'airbag de la voiture. Le corps inerte de notre personnage gisait sur le sol. Stéphanie entendit le raffut et quitta sa maison, en courant vers le lieu du drame.
- Daniel, Daniel !!, cria Stéphanie. DANIEL REVEILLE-TOI !!!
- Je crois que c'est fichu, répondit un témoin.
- NOOON !!! PAS DANIEL !! NOOOOOOOON !!!
Les secours arrivèrent, la police aussi. Ils extirpèrent le conducteur de la voiture et le corps de Daniel. Stéphanie alla dans la camionette des secours, qui se dirigea à folle allure vers l'hôpital. Mais c'était trop tard, le cardiogramme n'affichait rien. Stéphanie se mit alors à pleurer. Elle pleura comme jamais elle n'avait pleuré avant. Le corps de Daniel fut transféré dans le service urgences. Les parents de notre personnage arrivèrent en courant.
- Quesqu'il se passe ? On peut le voir ? Il est où ? IL EST OU ?, demanda la mère de Daniel.
- Il est actuellement en salle de réanimation, répondit une infirmière.
- Et ça se passe comment, il va être réanimé ?, demanda le père.
- Je ne sais pas.
Les parents s'assirent sur un banc, Stéphanie aussi mais un peu plus loin. Le temps était long, très long. Puis un médecin sortit de la salle de réanimation. Les parents de Daniel coururent vers lui, tels des fans se précipitants vers une célébrité.
- C'en est fini, dit le médecin.
La mère de Daniel s'effondra par terre. Stéphanie quant à elle, plus loin, car elle ne voulait pas que les parents la voient, se mit à pleurer de plus en plus. Le père de Daniel, lui, essaya d'avoir plus d'informations.
- Mais comment ça va se passer ?
- Nous gardons le corps pour ce soir, mais il sera transféré demain chez un pompe funèbre, si vous le souhaitez.
- Oui, on veut bien, confirma le père de Daniel. Mais c'est possible de voir sa dépouille tout de suite ?
- Non désolé, nous devons placer son corps dans une chambre.


Long tuyau blanc. Longueur infinie. L'âme de Daniel traverse ce vortex à une vitesse phénoménale, la vitesse de sa pensée. Puis il aboutit dans un grand champ, énorme champ, surplombé d'un arbre. Le champ était rempli d'autres âmes. Il y en avait à côté de l'arbre. Daniel se dirigea alors vers l'arbre. Il distingua alors des sortes de « guichets ». Notre surdoué maintenant âme se dirigea vers un de ces guichets, et une âme dans une grande veste blanche l'accueillit.
- Je suis où au juste ?, demanda Daniel.
- Vous êtes dans le monde des morts, répondit l'âme en veste blanche. Ici nous procédons au registre des morts. Une fois cette étape passée, vous pourrez vous dirigez, grâce à votre pensée, vers la suite de votre aventure.
- Mais quesqu'il s'est passé ?
- Votre nom ?
- Daniel.
- Je regarde..., dit l'homme au guichet tout en consultant un énorme livre. - Vous êtes mort d'un accident de voiture.
- Ah oui. Et c'est quoi la suite de l'aventure ?
- Vous le découvrirez tout seul. Une fois que je vous aurais enregistré, vous n'aurez qu'à traverser le vortex second, grâce à votre pensée.
- D'accord...
- Ca y est, je vous est enregistré.
- Et si j'attends quelqu'un, je peux l'attendre ici ?
- Oui, il n'y a pas de problèmes. Ici vous êtes libre de tout faire.
- Ok merci !
Daniel se retira du guichet et s'assit dans le champ. Il allait attendre Stéphanie. Alors il commença à attendre. Il n'avait qu'à reprendre son activité favorite de mortel : lire ! Alors il pensa à un livre et ce livre apparut dans ses mains immatérielles. Et il commença à lire. Pendant 60 ans, il lut. Tout le temps, il guettait si Stéphanie n'était pas apparue.
Puis au bout d'un moment, une âme ressemblant fortement à celle de Stéphanie apparut. Daniel courut vers l'âme.
- Stéphanie ?
- Euh oui c'est moi, je suis où ?, répondit-elle.
- Tu es morte ! C'est Daniel, tu te rappelles, ton amour de 12 ans !
- Daniel ? Non... ce n'est pas toi !
- Si !!
Et les deux âmes essayèrent de s'enlacer, en vain. Leur aspect immatériel les empêchait.
- Tous les jours je pensais à toi ! Il n'y a pas un jour sans lequel tu n'étais pas dans mon esprit, dit Stéphanie.
- Moi aussi. Depuis ma mort j'ai attendu dans ce champ, en lisant encore et toujours.
- Je t'aime.
- Moi aussi.
Daniel accompagna Stéphanie vers les guichets de registre. Il enregistrèrent Stéphanie puis demandèrent si ils pouvait rester ensemble. Ce fut accepté. Ils passèrent alors le vortex second pour vivre leur deuxième vie, ensemble.
Donc voilà... J'espère que ça vous aura plu.

***Ajout :***

Je voulais attendre l'avis de mon lectorat (ma prof de français) avant de poster cette nouvelle, mais bon je me lance quand même.

Voici donc Le Noël de Lineik.

Cette nouvelle était au départ faite pour un concours de nouvelles à St-Malo, sur le thème de Jean-Claude Mourlevat et son oeuvre. On devait choisir un incipit (il y avait deux choix) et donc créer sa nouvelle sur le thème de Coeurs-Purs. Continuer l'incipit, j'ai réussi, mais faire sur le domaine des Coeurs-Purs, je n'y arrive pas. Donc je considère ma nouvelle un peu hors-concours, même si je travaille sur une version qui sera dans le thème.

Bref, j'ai mis l'incipit en italique, bonne lecture.
En Islande, existait autrefois dans les campagnes une coutume bien établie : le soir de Noël, on mettait ses meilleurs habits et on se rendait tous ensemble, à pied, à la messe de minuit.
Tous, sauf une personne qui restait pour garder la maison, veiller sur le bétail et préparer le bon
repas qu’on ferait en rentrant.
Or une malédiction semblait frapper la ferme du vieux Jon, nichée au fond d’un fjord de
la côte ouest, loin de tout. Chaque année, depuis six ans, on retrouvait mort celui qui s’était
dévoué. Et c’était chaque fois la même désolation : la table brisée, le repas saccagé, les meubles
renversés, la cheminée éteinte et le malheureux couché dans la neige devant la porte ouverte,
sans vie.
Le brave Jon en était tellement affligé qu'au début de septième hiver il prit sa décision. Il
réunit tous ses employés et leur dit :
– Cette année je garderai moi-même la maison. C'est la mienne après tout.
C'est alors qu'arriva pour travailler dans la ferme une jeune fille du nom de Lineik.
Personne ne la connaissait ni ne savait d'où elle venait. Comme les fêtes approchaient, elle alla
trouver le vieux Jon et lui demanda :
– Êtes-vous content de moi ?
– Oui. Tout à fait content.
– Eh bien je resterai à une condition : laissez-moi garder la ferme le soir de Noël.

– Vous êtes sûre ?
– Oui.
– Je vous préviens que je ne serais pas tenu responsable s'il vous arrive quoi que ce soit !
– Oui oui !, insista la jeune fille. Alors, c'est bon ?
– Hmmm... C'est d'accord. Mais faites bien attention !, prévint le vieil homme. Je ne voudrais
pas qu'il vous arrive quelque chose !
Lineik quitta la ferme tranquillement et se dirigea vers l'auberge où elle se loge, le temps
des fêtes.
Les habitants du village étaient très intrigués par cette femme, mystérieuse mais pourtant
très ouverte. Lineik était grande, blonde et avait un visage de guerrière.
Certains villageois étaient même inquiétés par cette femme. Lorsqu'ils passaient à côté de
sa chambre à l'auberge, les villageois entendaient Lineik. Sauf que la jeune femme parlait seule,
comme si elle communiquait avec des esprits. Quelques villageois songeaient même à l'envoyer
dans un hôpital psychiatrique !
La grande femme aux cheveux blonds travaillait très activement dans la ferme de Jon. Le
vieil homme en profitait, son état de santé s'aggravant et ayant de plus en plus de mal à s'occuper
de son bétail. Surnommée Lili par le fermier, Lineik était très efficace ; elle cuisinait très bien,
elle allait traire les vaches tous les matins, elle s'occupait du bétail... Mais elle avait l'air
« perturbée » lorsqu'elle travaillait dans la ferme. Comme si une chose l'attirait, ou la gênait au
contraire.
– Tu te sens bien Lili ?, demanda le vieux fermier.
– Euh oui..., répondit la jeune fille. J'ai juste un peu mal à la tête.
– Tu veux arrêter un peu ?
– Non, non, ça va aller. Ca me le fait souvent.
– Tu me le dis si tu veux faire une pause !
Mais Lineik retourna s'occuper des vaches. Ses maux de têtes étaient assez réguliers.
Toutes les deux minutes, ça recommençait pendant environ trente secondes. Ca commençait par
de petits maux, puis cela s'amplifiait de plus en plus, au point même que la jeune femme se
tortillait de douleur, sur le foin sec. Les crises empiraient progressivement, devenant de plus en plus atroces.
– Bon Lineik va t'arrêter un peu, lui ordonna le vieux Jon. Je ne supporte plus de te voir dans
cet état là !
Lineik quitta la ferme et s'assit sur un banc, environ cent mètres plus loin. Ses crises se
calmèrent, mais elle ne retourna pas à la ferme. Elle revint dans le village, plus précisément à la
bibliothèque.
Lili se dirigea vers le registre des livres. Elle chercha surtout des livres parlants de
spiritisme et de doctrines philosophiques. Elle prit au total trois livres. Un livre sur la mort selon
les mythologies et deux autres sur les méthodes des médiums.
Comme les fêtes approchaient, un dîner fut organisé pour faire une mise au point de la
soirée. Lineik, voulant surveiller la ferme du vieux Jon le soir du 24 décembre, fut invitée à ce
dîner. Le maire, le curé et quelques autres personnes importantes du village furent invitées aussi.
– Bien. Merci d'être venus à cette réunion sur la soirée du 24 décembre., dit le maire. Jon,
avez-vous quelque chose à dire ?
– Suite aux différents accidents des années précédentes, je décidai de surveiller moi-même ma
ferme., affirma le vieux fermier. Cependant, une charmante jeune femme du nom de Lineik
s'est présentée à moi et m'a proposé de surveiller ma ferme le soir du Réveillon. J'ai accepté.
– D'accord, répondit le maire. Avez-vous quelque chose à dire, mon Père ?
– Merci mon Fils., répondit le curé. L'église sera donc libre ce soir là. J'ai commencé à préparer
la décoration avec quelques personnes.
Le repas fut servi, et les hommes continuèrent à parler de la soirée. Une vieille femme,
ridée et aux allures de sorcière regardait Lineik avec un air bizarre, comme si la vieille femme
connaissait Lili.
A la fin de la réunion, la vieille femme alla voir Lineik, et lui dit :
– C'est bizarre... J'ai l'impression de vous connaître...
– Ah bon ?, répondit Lineik.
– Oui. Vous avez déjà habité ici, je le vois. Votre visage guerrier m'est familié.
– Effectivement, j'ai déjà habité ici, quand j'étais petite.
– Vous êtes revenue car un danger règne ici.
– Non, pas vraiment.
Lineik mentait.
– Arrêtez de mentir, je le vois dans vos yeux.
– Bon... Ce que je vais vous dire, vous le gardez pour vous., chuchota la jeune femme aux
cheveux blonds. Je suis revenue ici car j'ai eu une intuition, une petite voix qui m'a dit de
revenir sur les terres de mon enfance. Sur un coup de tête je suis donc revenue. Je crois que
ma mission a un rapport avec le Réveillon, mais je n'en sais moi-même pas plus. Plusieurs
générations de ma famille vécurent ici. Mais pour une raison que j'ignore, nous avions dû
partir.
– Oui... Votre famille me dit quelque chose., songea la vieille femme. Je suis contente de vous
avoir revue. J'espère que l'on se verra de nouveau au Réveillon.
– Je pense que l'on se verra., répondit avec un air occulte Lineik.
Après avoir fini de manger, la jeune femme rentra à l'auberge et alla dormir.
Malgré ses maux de tête, Lineik se rendait tout de même à la ferme du vieux Jon. Elle
arrivait à gérer ses crises grâce à des calmants, fournis par le médecin du village.
Puis, le 24 décembre arriva. Tous les villageois s'habillèrent sur leur 31 et partirent à la
messe de minuit, à l'église.
– Bon Lineik, je te confie la ferme, dit le vieux Jon. J'ai confiance en toi. Depuis que tu es
arrivée tu ne m'as jamais déçu.
– Merci... Vous pouvez avoir confiance en moi.
– Ne meurt pas ! S'il te plaît, ne meurt pas !
Puis le vieux Jon, après un instant de réflexion, partit à la messe, avec les autres
villageois.
Lineik commença alors à allumer la cheminée et à préparer le repas du soir : deux oies
farcies aux marrons et un énorme Christmas Pudding, spécialité du village. Toutes les cinq
minutes, la jeune fille surveillait le bétail. Entre deux, elle mettait la table, avec pas moins de
soixante dix-huit couverts.
La messe de minuit terminée, une grande majorité des villageois partit de l'église pour
aller rejoindre la ferme du vieux Jon. Le stress des habitants en était à son comble. Lineik étaitelle
morte ? Que s'est-il passé ? On entendait le bruit des pas sur la neige qui se creuse pour
prendre la forme du pied, avec les torches allumées, éclairant le groupe. Les gens marchaient
silencieusement, malgré quelques chuchotements. Le vieux fermier, en tête du groupe, était peutêtre
le plus angoissé. Certaines personnes avaient même sorti des mouchoirs, si le pire pouvait
arriver. Plus le groupe avançait vers la ferme du vieux Jon, plus l'angoisse augmentait. Personne
n'oser demander l'avis de l'autre, car chacun émettait son avis mentalement. La petite
communauté approcha enfin de la ferme, sous le ciel éclairé par la Lune et avec le bruit des
animaux.
Le groupe vit de la lumière bouger, sentit la bonne odeur d'oie farcie et vit une « chose »,
allongée dans la neige, devant la porte. Quelques personnes s'effondrèrent sur leurs mouchoirs et
se mirent à pleurer. Le vieux Jon, ne voulant pas croire à cette vérité, s'approcha du corps. Ce
dernier était sans vie, sale et avec du sang coulant tout le long du visage. Les yeux du vieux
fermier commentèrent à briller. Le vieil homme se retint de ne pas pleurer, alors que tous les
autres membres du petit groupe fondaient en larmes. Cependant, Jon remarqua quelque chose. Le
visage ressemblait à celui de Lineik, mais n'était pas le sien. Le visage était plus rond et avait des
traits plus doux, comparés au faciès guerrier de Lili.
– Je...crois que.... la personne décédée...., dit le vieux Jon en se retenant de ne pas pleurer. N'est
pas... Lili.
– Comment peux-tu en être sûr ?, demanda un des villageois.
– Son visage.... Son visage ne ressemble... ne ressemble pas à celui.... du cadavre.
– Ben c'est qui alors ?, reprit le même villageois.
– Je... Je ne sais.... pas.
Puis, sur la neige humide, l'ombre d'un corps de femme se refléta. L'ombre provenait de
la ferme. Le vieux fermier leva sa tête et vit alors Lineik, avec juste quelques coups au visage.
– LILI !!!, annonça, content, le vieux Jon.
Puis le vieil homme se releva et serra la jeune femme, fort dans ses bras. Les autres
membres du groupe arrêtèrent de pleurer et rejoignirent les deux personnes qui s'enlaçaient.
– Que s'est-il passé ? Qui est cette personne ?, demandèrent les membres du petit groupe.
– Je vous expliquerai tout !, répondit la jeune femme au visage de guerrière. Rentrez donc, il
fait froid dehors !
La petite communauté rentra à l'intérieur et s'assit à table. Lineik servit ses deux oies à
table, et une fois que tout le monde était servi, elle commença son récit.
– Mon vrai nom n'est pas Lineik, mais Fannedy., commença la jeune femme. Lorsque j'étais
petite, j'habitais ici, dans ce même village. Notre famille a une réelle tradition, celle du
spiritisme. Tous les premiers vendredi du mois, nous pratiquions une séance de
communication avec les morts. Enfin... Nous pratiquions... Je veux dire nos parents
pratiquaient car on était pas autorisés, moi et ma soeur, à assister aux séances. Et un
dimanche, nous étions en manque d'inspiration de jeux. Alors on descendit dans le sous-sol
de cette ferme, car nous y habitions avant.
– Oui effectivement, ça ne fait pas longtemps que je possède cette ferme, répondit le vieux Jon.
– Et dans le sous-sol de cette ferme se trouvait une table de ouija. La table de ouija est une
table avec inscrit globalement l'alphabet dessus et les mots oui et non. Ma soeur, en quête
d'aventures, prit un verre et me dit d'essayer de communiquer avec l'au-delà. Nos parents
nous avaient toujours dis que c'était dangereux, et qu'il fallait attendre notre majorité pour
pratiquer cette doctrine. Je refusai alors sa proposition, je n'avais pas confiance en ma petite
soeur. Elle insista et elle finit par me faire craquer. J'ai dit oui et nous nous sommes assîmes
autour de la table, avec toutes les deux l'index sur le verre. Nous essayâmes alors le fameux
« Esprit, esprit, es-tu là ? » et notre verre se dirigea, tout seul, sur le oui. Je crus d'abord à une
farce de ma soeur. Cette dernière posa quand même une question à l'esprit : « Qui es-tu ? ».
Ce dernier répondit, grâce à l'alphabet, le mot « Satan ». Puis soudain, ma soeur se sentit mal.
Très mal. Elle commença à devenir agressive et elle me regarda avec un air noir. Avec une
voix très grave, elle me dit : « Dans vingt-cinq ans, chaque année, le soir de Noël, je sortirai
du sous-sol et je tuerai la personne qui s'occupe de la ferme. Pour arrêter ce maléfice, tuemoi.
» Prit de peur, je quittai le sous-sol en refermant bien fort la trappe. Je suppliai mais
parents, après leur avoir avoué ma bêtise, de sceller la porte du sous-sol. Mes parents le
firent, puis nous quittâmes le village, en laissant ma soeur, possédée, dans le sous-sol de cette
ferme.
– C'est pour ça que des fois j'entendais des coups !, s'exclama le vieux fermier.
– Oui. Puis vint-cinq ans après, c'est-à-dire il y à six ans, elle commença à sortir du sous-sol
tous les soirs de Noël pour tuer celui qui doit surveiller la ferme., continua la jeune femme.
Mes parents m'apprirent la situation cet été, et je suis donc partie pour revenir dans ce
village, sous un autre nom.
– Je savais bien que je vous connaissais !, dit la vieille femme que Lineik avait rencontrée lors
de la mise au point de la soirée.
– Bref, j'intervins donc ici. Certaines personnes ont certainement pu me voir pratiquer le
spiritisme, dans ma chambre d'auberge. Effectivement, dans la vie active je suis maintenant
médium. J'essayais, dans ma chambre, de communiquer avec un esprit un peu plus sain, qui
rôderait dans ce village pour me parler de la situation de ma soeur. De plus, lorsque je
travaillais à la ferme, j'étais toujours mal à l'aise et j'avais mal à la tête. Tout simplement car
ma soeur a acquis, à cause du défunt malsain qui l'habitait, des pouvoirs pouvant me nuire. Je
quittais donc la ferme toutes les cinq minutes, pour que ma soeur ne puisse plus agir.
– Mais comment fait-elle pour sortir du sous-sol, alors que la trappe est scellée ?, demanda un
des membres du repas.
– Justement je ne savais pas. C'est pour ça que je tenais à rester ici, pour savoir comment elle
faisait et pouvoir la battre. Ce que j'avais oublié, c'est que grâce à ses pouvoirs malsains, elle
pouvait, tous les ans, se dématérialiser pour surgir, invisible, et tuer celui qui surveille la
ferme. Lorsque vous étiez partis à la messe de minuit, j'avais toujours sur moi un grimmoire
ancien sur le spiritisme. Ce livre contenait une formule permettant de vaincre les esprits
malveillants. Je surveillais donc, tout le temps, que ma soeur ne rôdait pas dans les parages.
Puis à un moment je sentis sa présence. Je prononçai alors la formule. Son esprit se
rematérialisa, devant moi. Pour pas qu'elle ne redevienne un esprit mauvais, je l'ai frappée
jusqu'à sa mort. De toute façon, l'esprit de ma soeur était parti, et l'esprit malsain habitait
juste le corps de ma soeur. Une fois morte, je mis la dépouille de ma soeur devant la ferme,
pour que son corps soit mangé par la nature. J'ai profité du temps restant pour remettre un
peu tout en ordre. Puis j'ai entendu des sanglotements dehors, alors j'ai ouvert la porte, et je
vous ai vus. Voilà.
Tout le monde était bouche bée devant ce récit aussi bizarre que fantastique.
– Une petite part de Christmas Pudding ?
Mon myspace : http://www.myspace.com/lebazaraleo
Léo.
cillbq
Soldate farouche
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Enregistré le : jeu. juil. 07, 2005 7:51 pm
Localisation : Au pays des bulles

Message par cillbq »

J'adore les nouvelles, et j'ai pris un réel plaisir à lire les tiennes...


Bravo !!

As-tu penser à être publié un jour ? Essaie de faire un recueil de nouvelles et de le proposer à des éditeurs... que risques-tu ?
Ni juger, ni haïr, mais comprendre.

http://cillbq.miniville.fr, augmente la population de ma mini ville.
http://cillbq.miniville.fr/ind, augmente l'industrie de ma mini ville.
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